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Les facultés qui permettent de prendre le pouvoir sur sa vie

Le Vif

Fondamentalement, ce ne sont pas tant l’argent ou le statut qui déterminent le pouvoir que nous détenons dans et sur notre vie, mais plutôt la connaissance de soi, la résilience et les compétences  » douces « .

Un ado en crise, une rupture sentimentale, le décès d’un proche, un collègue insupportable, un patron maladroit, un voisin qui sort sa voiture pour aller chercher ses croissants derrière le coin alors que vous vous déplacez consciencieusement en vélo : autant de situations courantes qui suscitent souvent un grand sentiment d’impuissance.  » Même lorsque vous avez l’impression qu’une situation vous tombe dessus, il y aura presque toujours des aspects que vous pouvez contrôler, affirme Katalien Bollen, spécialiste en psychologie du travail et des organisations à la KU Leuven. Plutôt que de paniquer face à un revers de fortune, concentrez-vous donc sur ce qui va bien et sur les pistes envisageables. Ce choix, vous l’avez toujours… mais vous devrez peut-être apprendre à regarder une situation ou une personne autrement pour voir des opportunités derrière les difficultés. Les saisir peut vous permettre de vous libérer de votre sentiment d’impuissance et de réaliser une foule de choses.  »

Et non, vous n’aurez pas besoin pour cela d’un statut élevé ou d’un portefeuille bien garni. Prendre le pouvoir sur sa vie, c’est surtout une question d’état d’esprit… et cela, tout le monde peut y travailler. Mais comment s’y prendre pour consolider son propre pouvoir ?

La réflexion, ça paie !

L’idée que l’on puisse renforcer sa position dans la vie en adoptant le bon état d’esprit est indéniablement encourageante, en particulier dans un contexte où dépression et burnout sont de plus en plus fréquents. Les troubles psychologiques découlent évidemment toujours de causes multiples.  » Mais le fait que nous ayons un peu oublié comment nous comporter les uns avec les autres y contribue certainement, affirme Katalien Bollen. Informatisation, manque de temps et pression professionnelle aidant, nous communiquons rapidement et de façon très ciblée… et en cas d’accroc, nous avons tendance à réagir en fonction de ce qui est immédiatement visible, alors que ce n’est parfois que le sommet de l’iceberg. Nous réfléchissons trop peu à tous les aspects qui entrent en ligne de compte chez nous-mêmes et chez les autres, et nous minons ainsi à la fois notre propre résilience et la leur.  »

Nous devrions donc en première instance réfléchir davantage à nos propres desiderata, à nos valeurs, nos limites et à ce qui nous aide dans des circonstances difficiles. Une bonne connaissance de soi aide dès lors à mieux affronter les revers. Nous avons toutefois aussi besoin des autres, qui peuvent faire office de caisse de résonance et nous aider à identifier plus rapidement les alternatives à une situation difficile.

 » Nous avons aussi beaucoup à apprendre des expériences d’autrui, enchaîne Katalien Bollen. Nous devrions réapprendre à demander davantage de feedback, d’aide et d’informations à nos proches – une forme d’apprentissage informel qui s’est un peu perdue, alors qu’elle a pourtant un impact conséquent. Prenons l’exemple du cadre professionnel : l’impact de l’apprentissage informel sur notre employabilité durable (au sein de l’entreprise ou en-dehors) est trois fois plus important que celui d’une formation structurée encadrée par un spécialiste.  »

Gérez votre patron

Cet apprentissage informel suppose toutefois avant tout une capacité à bien interagir avec les autres ou, comme on dit en jargon professionnel, une maîtrise des  » compétences douces  » – les aptitudes sociales et communicationnelles, l’intelligence émotionnelle, la créativité…  » Les entreprises intelligentes investissent déjà beaucoup dans cet aspect et voient ainsi progresser non seulement la satisfaction, mais aussi la productivité au sein de l’entreprise. Des compétences douces bien affutées permettront à un dirigeant d’assumer ses fonctions en s’appuyant sur les forces conjointes de ses travailleurs… mais à l’inverse, ces derniers pourront aussi mobiliser ces aptitudes pour mieux ‘gérer’ leur patron et l’amener à tenir compte davantage des compétences, des désirs et des limites de chacun.  »

La connaissance de soi, la résilience et les compétences douces sont donc les trois postes dans lesquels il faut investir pour maîtriser le plus possible le cours de sa propre vie, que ce soit à la maison, au travail ou dans la société. Certes, ce travail n’est pas toujours très facile : il faut une certaine force de caractère pour décider par exemple de se déplacer en vélo ou de surveiller sa consommation d’eau pour laisser un monde meilleur à ses enfants… mais si personne ne se lance, il n’y a forcément jamais rien qui change. Montrer le bon exemple peut inspirer les autres et, à terme, toutes ces gouttes d’eau individuelles deviendront peut-être un océan !

SOURCE : Allemachtig. Via veerkracht naar invloed

Katalien Bollen en Tine Bergen, Houtekiet, 2017.

TEXTE AN SWERTS

Nous n’avons qu’une seule vie et elle est trop précieuse pour la laisser gouverner par d’autres.

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