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Thierry Geerts : « Le futur est meilleur qu’on ne le pense »

Thierry Geerts, 52 ans, CEO de Google Belgique et Luxembourg.

Qu’est-ce qu’un beau geste ?

Pour moi, c’est dans les toutes petites choses que résident les grandes… Comme toujours dire bonjour aux autres, s’intéresser à eux en s’efforçant d’être toujours sympa, au travail comme à la maison.

Qu’avez-vous récemment fait pour vous-même ?

Je me suis offert une semaine de formation pour comprendre l’impact du leadership sur son environnement professionnel, comprendre en quoi ce qu’on fait, ce qu’on dit et la manière dont on le dit peut avoir des conséquences très importantes. Si on est souvent conscient de l’exemple à donner à ses enfants, comme patron, on ne s’en rend pas toujours compte.

Et pour votre entourage, privé ou professionnel ?

J’essaie d’être présent pour mes collaborateurs quand ils rencontrent des événements difficiles dans leur vie privée. Récemment, j’ai obligé une employée de Google à partir plus tôt tous les jours pour qu’elle ne soit plus stressée à l’idée d’arriver  » juste à l’heure  » à la crèche pour rechercher son bébé. Sinon, familialement, je me suis levé à trois heures du matin pour aller chercher depuis Anvers, où j’habite, mon enfant qui avait besoin de moi à Bruxelles.

Et pour la société ?

J’ai écrit un livre, Digitalis (lire aussi Le Vif/L’Expres du 31 mai dernier), parce que je pensais qu’il était nécessaire de donner du sens à la digitalisation, de faire passer le message que c’est une chose très positive pour la société et le quotidien des gens ou des entreprises.

Quel beau geste avez-vous posé pour des gens qui ne vous aiment pas ou que vous n’aimez-pas ?

Globalement, je ne suis pas quelqu’un de rancunier et quand une  » relation  » se passe mal, je me sens toujours coresponsable de cette situation. Je m’interroge toujours sur ma part de responsabilité. Souvent d’ailleurs, si ça se passe mal, ça tient plus aux circonstances ou à des événements extérieurs qu’à des personnes. Parce que, fondamentalement, les gens  » positifs  » sont beaucoup plus nombreux que les gens vraiment négatifs.

Qu’avez-vous lu, vu ou entendu récemment qui vous réconcilie avec la nature humaine ?

Abondance, de Peter Diamandis, un livre qui m’a ouvert les yeux sur le fait que le futur est meilleur qu’on ne le pense. L’auteur y fait un parallèle avec le passé mais c’est surtout une projection sur le futur très rassurante.

Quel acte avez-vous posé dans votre vie et dont vous êtes le plus fier ?

Beaucoup mais je ne m’en vante pas. Disons, d’avoir fait quatre enfants.

Quel acte a-t-on posé à votre égard et qui a changé votre vie ?

L’envoi de mon premier e-mail en 1995. J’étais alors responsable d’une blanchisserie industrielle, Euroblanc, et je devais envoyer un rapport de production à la maison mère aux Etats-Unis. Je me suis dit :  » Woaw, c’est quoi ce truc ? L’avenir commence maintenant !  »

Qui sont les personnes qui vous inspirent ?

Marc Vossen, CEO de Nostalgie, parce qu’il dirige très bien sa radio tout en réussissant à rendre les gens heureux autour de lui, ses collaborateurs comme ses proches. Et Marc Raisière, CEO de Belfius, pour la transformation de cette banque qui, lorsqu’il y a débarqué, il y a trois ans, avait quand même fait faillite deux fois. Malgré ça, il a réussi à redonner du sens à Belfius et à ses 3 000 employés.

Quelle est la dernière chose que vous avez donnée ?

Mon livre, que j’achète moi-même à l’éditeur pour le distribuer à d’autres et dont les revenus sont reversés à l’asbl BeCode qui offre à des jeunes des formations informatiques pour devenir programmeur.

Selon vous, le monde irait mieux si …

Si tout le monde commençait par soi-même. Comme arrêter de râler sur les rues sales et commencer à ramasser soi-même un papier. Avoir de l’empathie aussi, au lieu de juger tout le temps les autres.

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