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Allô, docteur numérique?

Le Vif

Vous avez un peu mal au ventre ? Comme de nombreuses personnes, vous allumez votre ordinateur et encodez vos symptômes dans un moteur de recherche. « Docteur Google » propose alors un diagnostic, pas forcément le bon, mais auquel vous allez vous accrocher tant que votre état de santé n’empire pas. L’entreprise allemande Beurer entend, elle, exploiter ce comportement viral pour devenir un acteur clé de la santé numérique.

Une plateforme et une application dénommées HealthManager ont été mises au point. Objectif : agréger l’ensemble des données médicales personnelles, lesquelles seront, rentabilité oblige, collectées exclusivement par des applis ou appareils portatifs vendus par la firme. Taux de glucose, taux d’oxygène sanguin, poids, données sur le sommeil profond et paradoxal, ou encore distance parcourue quotidiennement… Ces paramètres seront suivis en continu, collectés et insérés dans un dossier qui sera le reflet de l’évolution quotidienne de la santé de l’individu.

 » Notre objectif est de permettre au consommateur d’avoir une vue complète sur sa santé. Ce dossier peut être stocké dans le cloud, mais peut aussi être disponible hors ligne. On peut alors communiquer ces données à son médecin traitant ou lors d’un rendez-vous à l’hôpital, explique Georg Walkenbach, directeur général de Beurer. Il appartient ensuite au médecin d’intégrer ces données dans son diagnostic.  » Pas sûr, par contre, que le corps médical accepte les bras ouverts ces données collectées par le patient en dehors des stricts protocoles médicaux.

Est-ce en prévision d’une potentielle levée de boucliers des médecins que Beurer envisage à l’avenir de proposer lui-même un diagnostic médical sur la base des données collectées chez l’individu ? En tout cas, la firme travaille à développer des algorithmes permettant de dégager des corrélations entre les données médicales à disposition et, sur cette base, de proposer un ou des diagnostics.

Aujourd’hui, les appareils connectés collectant des données de santé ne sont pas encore capables de remplacer un médecin. Mais quid demain, quand les wearables, ces engins connectés tels que les traqueurs d’activité et autres montres intelligentes, se seront bien installés et que, grâce à l’accroissement de la masse de données collectées, ils pourront affiner leurs algorithmes jusqu’au diagnostic médical ? Selon le bureau d’étude GfK, quelque 117 millions de ces appareils ont été vendus dans le monde en 2016, 160 millions en 2017 et on table sur 210 millions cette année. De quoi peu à peu reléguer les toubibs aux oubliettes ?

Par Laetitia Theunis.

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