Etaient réunis à Bruxelles ce 14 mars 2019 : le ministre des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite, Adel al-Jubeir, le premier Ministre libanais Saad Hariri, Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères belge, et son homologue turc Mevlut Cavusoglu © Belga

Près de 6,2 milliards d’euros d’engagement internationaux pour la Syrie à Bruxelles

Le Vif

Les engagements pris par la communauté internationale lors de la conférence des donateurs organisée à Bruxelles en faveur de la Syrie représentent 7 milliards de dollars (6,19 milliards d’euros, a annoncé jeudi la Commission, coprésidente de la réunion avec l’ONU.

Les Nations unies avaient chiffré les besoins à 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros) pour 2019. L’Union européenne contribuera pour 2,01 milliards d’euros. L’Allemagne en prend une part de 1,44 milliard d’euros. La Belgique, pour sa part, dégage 24,3 millions d’euros d’aide humanitaire pour la population de Syrie et celle réfugiée dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Turquie et Irak).

Le montant belge est légèrement inférieur à celui annoncé l’an dernier (26 millions). Mais avec un taux de 113% de montants finalement versés, la Belgique fait partie des élèves plus que respectueux de leurs engagements pour les victimes du conflit syrien.

Après huit années de conflit, près de 12 millions de personnes, dont presque la moitié d’enfants, restent dépendantes de l’aide humanitaire, tandis que les rangs de 6,2 millions de personnes déplacées continuent à enfler jour après jour. L’UE, et avec elle la Belgique, continue de plaider pour une solution politique négociée entre les Syriens, à travers un processus supervisé par les Nations unies et qui inclue tous les acteurs concernés, dont le régime syrien. Elle a même conditionné le versement de l’aide promise à un tel processus inclusif.

A cet égard, les ministres belges des Affaires étrangères Didier Reynders et de la Coopération au développement Alexander De Croo ont soutenu la volonté de Geir Pedersenn, nouvel envoyé spécial des Nations unies pour relancer le processus politique à Genève, de traiter de tous les aspects du conflit pour ouvrir la voie vers une transition politique crédible. « Il n’y aura pas de reconstruction possible tant que le processus politique ne démarre pas », a souligné M. Reynders, en insistant sur la nécessité d’associer la société civile, et en particulier les femmes, dont des représentantes de divers courants politiques ont été reçues ces deux derniers jours à Bruxelles. « Il est frappant de constater que, malgré des positions parfois très opposées, le dialogue est possible ».

Lors du segment ministériel de la conférence, la Belgique a aussi insisté sur la nécessité de lutter contre l’impunité, en identifiant et en poursuivant les auteurs de crimes de guerre et de violations du droit international. Le pays finance déjà à hauteur de 1,6 million de dollars le mécanisme international chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international dans le conflit en Syrie (IIIM).

La conférence de Bruxelles a également fourni l’occasion à la Belgique de plaider en faveur d’une solution pour poursuivre et juger dans la région les djihadistes de nationalité étrangère. « La solution pourrait prendre la forme de juridictions locales appuyées par des magistrats ou des experts internationaux, à l’image de ce qui s’est fait au Cambodge » pour les crimes des Khmers rouges, selon Didier Reynders. Cette solution « retient l’attention de plusieurs partenaires européens et d’Afrique du Nord », assure le chef de la diplomatie belge.

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