Khashoggi © AFP

Les développements depuis la disparition du journaliste saoudien Khashoggi

Le Vif

Principaux développements depuis la disparition du journaliste Jamal Khashoggi après son entrée au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre.

L’éditorialiste saoudien s’était exilé aux Etats-Unis en 2017, redoutant une arrestation après avoir critiqué certaines décisions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Disparition

Le 2 octobre, vers 10H15 GMT, Jamal Khashoggi entre au consulat saoudien à Istanbul, selon une image de caméra de surveillance publiée par le quotidien américain Washington Post, avec lequel il collabore. Selon sa fiancée, il s’y est rendu pour des démarches en vue de leur prochain mariage. Le 3, la présidence turque affirme que le journaliste se trouve au consulat saoudien. Le 4, Ryad déclare qu’il a disparu après l’avoir quitté.

Dans une interview diffusée le lendemain par l’agence Bloomberg, le prince héritier affirme que Khashoggi est effectivement « entré » au consulat, mais qu’il en est sorti peu après.

« Tué au consulat »

Le 6, une source proche du gouvernement turc déclare que la police estime « que le journaliste a été tué au consulat par une équipe venue spécialement à Istanbul et repartie dans la même journée ». Ryad dément. Le 7, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’exprime pour la première fois sur cette affaire, dit attendre les résultats de l’enquête. « Le corps de Khashoggi a été probablement découpé et mis dans des caisses avant d’être transféré par avion hors du pays », affirme le Washington Post, citant un responsable américain. Ankara demande le lendemain à fouiller le consulat. Ryad doit « prouver » que le journaliste l’a quitté, dit M. Erdogan.

Le 10, des télévisions turques diffusent des images de vidéosurveillance montrant l’arrivée à Istanbul de Saoudiens soupçonnés d’avoir conduit l’opération. Selon le Washington Post, Ankara aurait affirmé à Washington détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Khashoggi a été « interrogé, torturé puis tué » à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré.

Menaces et contre-menaces

Le 13, Ryad dénonce des « mensonges sans fondement ». Donald Trump estime que l’Arabie saoudite pourrait être derrière la disparition et menace Ryad d’un « châtiment sévère », tout en excluant un gel des ventes d’armes.

Ryad promet de riposter en cas de mesures hostiles à son encontre.

Les développements depuis la disparition du journaliste saoudien Khashoggi
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Washington ménage Ryad

Le 15, Donald Trump suggère après un entretien téléphonique avec le roi Salmane que la disparition « pourrait être le fait de tueurs hors de contrôle ».

Le 16, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo affirme que Ryad est favorable à une enquête « approfondie », après des entretiens avec le roi et le prince héritier. Les Saoudiens n’excluront personne de leurs investigations, dit-il.

M. Trump réclame l’application du principe de présomption d’innocence en faveur de l’Arabie saoudite. « Il faut que nous sachions d’abord ce qu’il s’est passé ».

Le lendemain, il nie chercher à « couvrir » ses alliés saoudiens. Il souligne que les Etats-Unis ont besoin de Ryad dans la lutte contre le terrorisme et insiste sur la coopération militaire et sa dimension économique.

Une « équipe d’exécution »

Un journal pro-gouvernemental turc, affirmant s’appuyer sur des enregistrements sonores à l’intérieur du consulat, rapporte que le journaliste y a été torturé avant d’être « décapité » par des agents saoudiens. Selon le New York Times, l’un des hommes identifiés par les autorités turques comme faisant partie de l’équipe soupçonnée d’avoir perpétré l’assassinat appartient à l’entourage du prince héritier, et trois autres aux services de sécurité rattachés au prince.

Le 18, la presse turque publie des images retraçant les mouvements à Istanbul d’un officier des services de sécurité proche du prince et présenté comme le chef de « l’équipe d’exécution ».

Washington durcit le ton

Le 18, le secrétaire américain au Trésor annonce qu’il ne se rendra pas à une conférence économique organisée à Ryad et boycottée par un nombre croissant de personnalités.

Donald Trump admet pour la première fois que Khashoggi est très probablement mort, menaçant Ryad de « très graves » conséquences si sa responsabilité est confirmée. « C’est mauvais, très mauvais », dit-il. Washington décide cependant d’accorder un délai supplémentaire à l’Arabie saoudite pour expliquer la disparition.

Fouilles et témoignages

Le 19, les médias turcs indiquent que les enquêteurs ont élargi les recherches à une vaste forêt d’Istanbul. Des images de vidéosurveillance prises le 2 octobre montrent, selon une chaîne de télévision privée, au moins un véhicule muni de plaques diplomatiques y pénétrer après avoir quitté le consulat. Selon les médias, le parquet turc a recueilli les témoignages d’employés turcs du consulat. Les enquêteurs ont fouillé cette semaine le consulat et la résidence du consul saoudien.

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