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Le pape reconnaît pour la première fois que des prêtres ont agressé sexuellement des soeurs

Le Vif

Le pape François a reconnu mardi que des prêtres et des évêques avaient agressé sexuellement des religieuses, répondant à une question d’une journaliste dans l’avion qui le ramenait d’un voyage aux Emirats arabes unis.

« Il y a eu des prêtres et aussi des évêques qui ont fait cela », a convenu le pape, qui n’avait jamais abordé directement cette problématique et l’a jugée encore d’actualité au sein de l’Eglise.

Selon lui, ce phénomène peut se rencontrer « partout », mais il est plus présent dans « quelques congrégations nouvelles et dans quelques régions ».

« Cela fait longtemps que nous travaillons sur ce dossier. Nous avons suspendu plusieurs clercs qui ont été renvoyés en raison de cela », a dit le pape François, sans citer de noms ou de pays.

« Je ne sais si le procès (canonique) est terminé, mais nous avons aussi dissous quelques congrégations religieuses féminines qui ont été très liées à cette corruption », a-t-il ajouté, notant que l’Eglise ne pouvait pas se réfugier dans le déni.

« Devons-nous faire quelque chose de plus? Oui ! En avons-nous la volonté ? Oui !  » a insisté le pape.

La question des agressions sexuelles commises sur des soeurs commence à faire surface dans les médias. En Inde, en particulier, une soeur a accusé un évêque catholique de l’avoir violée à de nombreuses reprises.

La semaine dernière, un haut responsable de la Congrégation pour la doctrine de la foi, accusé par une ancienne religieuse allemande d’avoir été trop pressant dans un confessionnal, avait annoncé sa démission, quatre ans après un procès canonique qui lui avait valu un simple avertissement.

Doris Wagner, une philosophe et théologienne allemande de 34 ans, venait de raconter à Rome son comportement, alors qu’elle était encore religieuse, ainsi qu’un viol commis par un autre prêtre.

« La maltraitance des femmes est un problème », a commenté plus généralement le pape mardi devant la presse, évoquant leur « statut de seconde classe » pouvant aller jusqu’au « féminicide » dans certains pays.

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