Des soldats yéménites. © REUTERS

Des armes wallonnes aux mains d’un groupe armé au Yémen

Le Vif

Des mitrailleuses légères FN Minimi, conçues par la FN Herstal, sont utilisées par le groupe armé « Brigade des géants » au Yémen, alerte mercredi Amnesty International. Ce groupe armé est directement financé et entraîné par les Emirats arabes unis, mais n’est placé sous le contrôle d’aucun gouvernement.

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« Les fournisseurs d’armes, comme la Région wallonne, doivent réfléchir attentivement à la manière dont leurs transferts d’armes continuent d’alimenter directement et indirectement des crimes de guerre et d’autres graves exactions », plaide Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

Le Belgique n’est pas la seule pointée du doigt pour fournir des armes aux forces de la coalition. C’est en effet aussi le cas des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et d’autres pays européens, tandis que l’Iran équipe les houthis. Depuis le début du conflit en mars 2015, les pays occidentaux ont ainsi vendu pour au moins 3,5 milliards de dollars américains d’armes aux Émirats arabes unis. Des armes que « les forces armées émiriennes ne font que détourner vers des milices au Yémen », ajoute Patrick Wilcken, d’Amnesty International. « La prolifération de ces parties belligérantes est le meilleur moyen de provoquer une catastrophe pour les civils yéménites, dont plusieurs milliers ont déjà été tués. »

En 2016, selon des rapports du Parlement wallon, 15 licences d’exportation ont été octroyées par la Région wallonne pour un montant de 48.614.295 euros aux Emirats arabes unis. Dix licences ont par contre été refusées en 2017 à destination des Emirats, de l’Arabie saoudite et des Philippines.

A l’occasion de la publication de son enquête, « When arms go astray: Yemen’s deadly new threat of arms diversion to militias », l’ONG appelle tous les Etats « à cesser de fournir des armes aux parties au conflit yéménite, sans exception, tant qu’il subsistera un risque non négligeable que ce matériel serve à commettre ou à faciliter de graves violations du droit international humanitaire ».

Amnesty International cite enfin les exemples du Danemark, de la Finlande, des Pays-Bas et de la Norvège, qui ont récemment annoncé la suspension de leurs transferts d’armes vers les Émirats arabes unis.

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