Jean-Claude Juncker © Belga Image

Brexit: Jean-Claude Juncker appelle à passer « des discours » à des accords concrets

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé mardi qu’il était temps de passer des « discours » sur le Brexit à leur traduction dans des textes juridiques afin d’organiser concrètement le retrait du Royaume-Uni et sa future relation avec l’UE.

Dans un discours devant le Parlement européen, M. Juncker a aussi demandé aux Britanniques « plus de clarté », notamment sur la manière d’éviter le retour d’une « frontière dure » en Irlande, soulignant qu’il ne s’agissait pas d' »une question irlandaise mais d’une question européenne ».

A près d’un an de la date programmée du Brexit, « il est maintenant temps de traduire les discours en traités, les engagements en accords, les vastes suggestions et souhaits sur la future relation en solutions réalisables », a dit le chef de l’exécutif européen devant les eurodéputés réunis à Strasbourg.

Mme May « doit nous donner plus de clarté sur comment le Royaume-Uni voit sa future relation avec l’UE », a-t-il insisté, alors que la dirigeante conservatrice a déjà précisé ses souhaits dans un discours début mars, confirmant sa détermination à quitter le marché unique et l’union douanière.

M. Juncker s’exprimait en amont d’un sommet européen, programmé les 22-23 mars à Bruxelles, au cours duquel les 27 doivent adopter leur position pour négocier le cadre de la relation post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni, notamment sur le plan commercial.

« La Première ministre Theresa May n’a toujours pas résolu les contradictions profondes de la position de son gouvernement », a constaté le coprésident des Verts, le Belge Philippe Lamberts. « Or, il est tout simplement impossible de quitter le marché unique et l’union douanière tout en honorant l’accord du Vendredi Saint. Les divergences règlementaires feront réapparaître une frontière qui ne s’effacera pas par magie. »

« May n’a fait que répéter ce qu’on sait depuis deux ans », a constaté le libéral Guy Verhofstadt, qui préside le groupe du Parlement européen de suivi du Brexit. « Après tous les discours que nous avons entendus, il est temps d’aller au-delà des slogans. Je suis confiant dans le fait que le Royaume-Uni finira par voir les avantages d’avoir un accord d’association approfondi et décent. »

« Nous avons besoin d’être libres, nous avons voté le Brexit », a martelé le Britannique Nigel Farage, fervent défenseur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. « Nous avons voté pour faire nos propres accords, nos propres traités commerciaux! Donc s’il-vous-plaît, Mme May, faites ce que Trump a fait: soyez forte contre la Commission européenne. »

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