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S’ils ne changent pas leur politique, le Canada, la Russie et la Chine nous mènent à un réchauffement de 5°C

Stagiaire Le Vif

Sur la carte des pays les moins impliqués dans la lutte contre le réchauffement climatique, les mauvais élèves ne sont pas forcément ceux que l’on imagine.

Assez de belles paroles. Tel est le message porté par une étude parue vendredi dans la revue Nature Communications, qui publie la carte des « vrais » mauvais élèves de l’écologie. Celle-ci se base sur les politiques menées actuellement par les différents états et leurs ambitions sur le sujet. Verdict : si tous les pays suivaient l’exemple de l’Argentine, de l’Arabie Saoudite ou même du Canada, la température globale aura augmenté de 5°C par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2100. Bien loin donc de la barre des 1,5°C, voire 2°C, fixée lors des accords de Paris il y a trois ans.

La politique environnementale des pays en rouge foncé entraînerait une hausse de la température globale de 5°C, selon l'étude.
La politique environnementale des pays en rouge foncé entraînerait une hausse de la température globale de 5°C, selon l’étude.© Nature Communications (capture d’écran)

Ce manque d’implication s’explique par le fait que, jusqu’à présent, aucun sommet sur le climat n’a produit de pacte réellement contraignant. Comme l’indique le site Paris Equity Check, si les grandes puissances ont bien été appelées à « prendre l’initiative en matière de réduction des émissions », aucune n’a été formellement nommée. De ce fait, peu de pays se sont véritablement engagés, se contentant d’utiliser uniquement les indicateurs dans lesquels ils sont performants pour présenter une contribution « juste et ambitieuse ».

Les pays les plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement (en vert) sont majoritairement des pays pauvres ou en voie de développement.
Les pays les plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement (en vert) sont majoritairement des pays pauvres ou en voie de développement. © Paris Equity Checks

Les chercheurs ont constaté que les feuilles de route les plus complètes proviennent en fait de pays en développement, qui n’ont pas encore trop d’émissions à contrôler. L’Inde serait même un modèle à suivre, faisant mieux que la plupart des pays européens en se limitant à une hausse de 2,6°C. Cependant, certains indicateurs-clefs comme la déforestation ou le transport maritime et aérien n’ont pas été pris en compte dans l’étude. Les auteurs espèrent que leurs indicateurs d’équité pourront être utilisés lors des négociations climatiques des Nations Unies à Katowice, le mois prochain, et dans des litiges en rapport avec le climat.

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