Adelaide Charlier et Anuna De Wever © BELGA

« Youth for Climate » interpelle les parlementaires wallons: « Nous ne vous lâcherons pas »

Le Vif

L’agitation était palpable, lundi soir, au Parlement de Wallonie où étaient attendues Anuna De Wever et Adelaïde Charlier, deux figures de proue du mouvement « Youth for Climate » qui, chaque jeudi, parvient à faire descendre dans la rue, aux 4 coins du pays, des milliers de jeunes pour défendre le climat. « Nous ne vous lâcherons pas! « , a d’emblée lancé Adélaïde Charlier aux parlementaires régionaux venus en nombre pour les écouter.

« Ou nous mettons de côté ce que nous voyons pour continuer à dormir sur nos deux oreilles; où nous faisons face. Les jeunes font face mais la démocratie est telle que c’est vous qui décidez de notre futur. On vous dit donc qu’on ne vous lâchera pas tant qu’on ne sera pas sur une trajectoire zéro carbone », a averti la jeune namuroise.

« Pourquoi le train coûte-t-il davantage que l’avion? »

« Pourquoi un trajet entre Erpent et Namur est-il deux fois plus cher en bus qu’en voiture? Et pourquoi le train coûte-t-il davantage que l’avion? Vous devez donner aux jeunes la possibilité d’être cohérents et ne pas les laisser seuls face à l’enjeu climatique », a-t-elle poursuivi. « Cette question doit devenir votre priorité car les autres combats n’ont aucun sens si ce combat-là est perdu. C’est pourquoi nous vous demandons de prendre des mesures fermes » pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux, a ajouté Adélaïde Charlier selon qui « trop de temps a déjà été perdu ».

« Vous nous direz que ces mesures coûtent cher, qu’elles vont à l’encontre de l’économie. Mais le prix de l’inaction est encore plus élevé et sera avant tout payé par les plus démunis », a encore souligné la représentante de « Youth for Climate ». « Il n’y a pas à opposer justice sociale et justice environnementale. On n’a pas deux coeurs: l’un pour l’économie et l’autre pour le climat. On a un coeur ou l’on n’en a pas », a-t-elle conclu, paraphrasant Lamartine.

« Pourquoi étudier les sciences si on n’écoute pas les scientifiques? »

« Pourquoi étudier si l’on n’a pas d’avenir? Pourquoi étudier les sciences si on n’écoute pas les scientifiques? « , a de son côté renchéri Anuna De Wever. « Nous allons continuer à demander aux jeunes de manifester pour que le climat devienne une priorité. Et nous appelons le monde politique à collaborer de manière constructive sur cette question car le climat n’a pas d’idéologie, pas de couleur politique », a-t-elle ajouté sous le regard bienveillant du ministre wallon en charge du Climat, Jean-Luc Crucke, et des parlementaires régionaux qui, tous, ont salué l’action des jeunes militantes, leur engagement, leur sérieux et le « vent de fraicheur » qu’elles font souffler.

« Merci pour ce que vous faites à l’école, dans la rue, à la maison. Vous portez un message d’avenir: la terre appartient à tout le monde et elle doit rester viable », a ainsi souligné le ministre régional en rappelant toutefois que « la Wallonie atteindra en 2020 les objectifs qui lui ont été assignés ». « Ce n’est peut-être pas assez mais cela doit quand même être dit », a estimé Jean-Luc Crucke.

La Région organisera également, durant la 2e semaine des vacances de Pâques, des rencontres entre jeunes et experts climatiques. « Vous rédigerez un texte que vous nous présenterez et qui pourra améliorer notre décret climat », a rappelé le ministre selon qui, enfin, il est temps qu' »économie, social et climat fonctionnent ensemble ».

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