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Sécurité routière : les cyclistes restent vulnérables

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Ce lundi, l’Institut pour la sécurité routière Vias révélait qu’au premier semestre de 2018 le nombre de tués sur la route a diminué de 14% par rapport à la même période de l’année 2017. Un chiffre encourageant, mais qui ne concerne pas tous les usagers de la route : en Flandre 22 cyclistes ont perdu la vie au cours du premier semestre de cette année.

Le chiffre inquiète l’association de cyclistes Fietsersbond, d’autant qu’il y a eu six tués de plus qu’au cours de la même période l’année d’avant. En outre, le nombre d’accidents corporels impliquant un cycliste a également légèrement augmenté.

En Wallonie et à Bruxelles, le nombre d’accidents corporels a diminué et au cours du premier semestre on n’y déplore aucun cycliste tué. Un écart qui selon Benoît Godart, porte-parole de Vias, s’explique aisément. Selon lui, il y a en effet beaucoup plus de cyclistes en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. S’il n’existe pas de chiffres précis pour la Flandre et la Wallonie, Godart estime qu’il y a dix, vingt, trente ou même quarante fois plus de cyclistes en Région flamande que dans les autres régions du pays.

Le quotidien De Standaard tente d’expliquer pourquoi la situation ne s’améliore guère pour les cyclistes alors que pour les autres usagers de la route, l’évolution est plus favorable.

Gadgets techniques

Si pour les automobilistes, la sécurité routière continue à progresser, c’est grâce aux gadgets techniques qui rendent les voitures plus sûres. De Standaard cite notamment les airbags, les systèmes de freins, l’assistance au parking… De plus, la diminution de la vitesse de 90 à 70 km/h sur les routes flamandes couplée à la hausse des embouteillages entraîne une baisse de la vitesse générale des véhicules motorisés.

Tout cela ne concerne guère les cyclistes qui demeurent vulnérables, car malheureusement leur casque ne protège que la tête.

Pas de sécurité par le nombre

Si Vias explique la hausse d’accidents en Flandre par le nombre croissant d’usagers du vélo, d’autres pays constatent au contraire qu’une hausse de cyclistes sur la route entraîne moins d’accidents. C’est ce qu’on appelle la sécurité par le nombre. Comme l’explique De Standaard ce phénomène se produit lorsque les automobilistes sont plus alertes, souvent parce qu’il leur arrive aussi de prendre la bicyclette.

En même temps, le Fietsersbond estime que nombre d’accidents de vélo est probablement supérieur aux chiffres officiels. « Quand il n’y a pas d’autres usagers impliqués – des cyclistes qui tombent ou se heurtent à un poteau – les victimes vont à l’hôpital, mais pas à la police », explique Wies Callens au Standaard. Il estime qu’en réalité il y a deux à cinq fois plus de victimes d’accidents de vélo.

Causes inconnues

Le Fietsersbond souligne également l’importance d’approfondir les causes d’accidents. Souvent avancée, l’explication de « l’angle mort » n’est pas suffisante. Pour l’association, il faut en effet étudier les causes en profondeur, discuter avec les victimes, se demander comment s’est produit l’accident, quelles étaient les circonstances, s’il y avait moyen de les éviter, etc.

« Chaque jour, vingt cyclistes sont blesses dans un accident. C’est hallucinant », déclare Wies Callens qui saisit l’occasion pour plaider en faveur d’une infrastructure plus sûre.

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