Drieu Godefridi

MR: du grand écart à l’écartèlement ?

Drieu Godefridi PhD (Sorbonne), juriste et auteur

L’incroyable conférence de presse d’Alain Destexhe hier, au Sénat avec Theo Francken ? J’y étais, tout est vrai.

Vrai, Destexhe formule dans son nouvel ouvrage « Immigration & intégration : avant qu’il ne soit trop tard… » (Dynamedia, 2019, 250 pages) 15 propositions sur l’immigration qui sont la négation radicale de tout ce que prêche le MR avec le pacte de Marrakech : réduction du regroupement familial au minimum vital, criminalisation des mariages gris, arrestation et expulsion effective des clandestins, assimilation des étrangers, révision de la Convention de Genève sur l’asile, …

Vrai, Destexhe a affirmé son accord total avec la N-VA sur tous les sujets; cette même N-VA récemment répudiée par les dirigeants de son parti, à commencer par Monsieur Charles Michel. Le seul MR présent était Aymeric de Lamotte, tous les autres politiques présents venaient de la N-VA.

Vrai, Destexhe considère ECOLO, que la « tête » du MR verrait bien comme partenaire de coalition, comme le plus extrémiste des partis belges, favorable à l’ouverture totale des frontières — c’est dans leur programme : sauf les terroristes… — pour les accommodements (dé)raisonnables avec l’islam, pour les lieux de prière obligés dans les entreprises (sic), et tout est encore pire à en croire le sénateur Destexhe dans l’entourage de Madame Khattabi.

Vrai, Destexhe déclarait dans la foulée au « Vif » que Matteo Salvini le ministre italien de l’Intérieur, allié de Marine Le Pen, a pris des mesures de type « centre-droit » qui auraient dû être adoptées depuis longtemps par tous les partis de centre-droit en Europe !

Alors bien sûr, la politique aime les compromis, la réconciliation des contraires, le mélange des ingrédients… Et oui, cela fait 20 ans que cela dure au MR.

Mais la vérité est que les positions de Destexhe et celles du clan Michel qui « tient » le MR n’ont jamais été aussi éloignées, qu’elles sont désormais irréconciliables et aux antipodes les unes des autres et que, non, aucune synthèse n’est possible entre Matteo Salvini et Richard Miller.

Assez d’hypocrisie et de faux-fuyant. Les citoyens ont droit à la clarté.

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