Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a salué vendredi la main tendue de la Belgique pour « tenter de dégager un terrain d’entente » avec la Russie sur les diverses problématiques qui opposent les autorités européennes et le Kremlin. « Si des partenaires (comme la Belgique) sont prêts à réguler nos relations, nous ne pouvons que l’applaudir », a déclaré le chef du gouvernement russe après sa rencontre avec son homologue belge Charles Michel.
Malgré les sanctions, les tensions liées à l’affaire de l’empoisonnement l’ex-espion russe, l’annexion de la Crimée ou encore les récentes cyberattaques attribuées à Moscou, M. Medvedev a insisté sur la nécessité de maintenir les contacts avec les pays membres européens et l’UE. « Il se passe beaucoup de choses dans le monde et cela ne doit pas nécessairement avoir un impact sur nos relations avec la Belgique », a-t-il souligné. Les deux chefs de gouvernement se sont rencontrés au Palais d’Egmont en marge du sommet UE-Asie (ASEM).
Sur la question des sanctions européennes, le Premier ministre russe a pointé qu’il ne s’agissait pas pour la Russie d' »une question de vie ou de mort ». Moscou ne changera pas sa posture sous la pression, selon lui, avant de renvoyer la balle dans le camp occidental. « Nous n’avons pas commencé à les introduire. Il revient à l’UE d’éventuellement les lever. Les sanctions ne produisent rien de bon. Elles empêchent le développement économique. Mais elles ont aussi un impact sur l’Europe elle-même. La perte, selon nos estimations, au niveau de l’Union européenne s’élèverait à 100 milliards d’euros », a-t-il souligné. « La désescalade des tensions est importante pour tous. Si c’est important pour les européens, alors ils doivent le faire. Cela va alléger nos relations et améliorer notre coopération », a-t-il conclu.
De son côté, Charles Michel a pointé le lien économique « très ancien » qui unit la Belgique et Moscou. Il a également fait savoir qu’une délégation belge sera prochainement envoyée en Russie, sans en préciser ni la date, ni le format. Il a insisté sur la nécessité de dialoguer avec la Russie.
