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Elections 2019: Bart De Wever lance la campagne et se pose en Premier flamand

Le Vif

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a lancé lundi la campagne électorale en vue du 26 mai. Il a clairement posé ses ambitions, à savoir devenir ministre-président flamand, et présenté l’alternative qui s’offrait, selon lui, aux électeurs flamands: soit un parti nationaliste garant des réformes entreprises en 2014 pour préserver le modèle de « l’Europe du Nord-Ouest », soit une « reconquista » du PS qui mènerait le pays à une situation comparable à celle de la France de François Hollande.

Vendredi, le président du PS, Elio Di Rupo, en présentant ses voeux pour cette année électorale, a annoncé que son parti partait à la reconquête (« reconquista ») et qu’il entendait bien revenir au gouvernement fédéral, cinq ans après en avoir été chassé par une coalition « suédoise » inédite rassemblant la N-VA, le MR, le CD&V et l’Open Vld. Il a fait part de ses propositions: retour de la pension à 65 ans, gratuité de la visite chez le généraliste et le dentiste, baisse de la TVA sur l’électricité, les prothèses, lunettes ou appareils auditifs, etc. La N-VA dit redouter des « ravages ».

Pour contrer cette « reconquista » au fédéral, elle a choisi l’ex-vice-premier ministre du gouvernement Michel, Jan Jambon, ministre de l’Intérieur jusqu’à sa démission au mois de décembre. Après se l’être fait souffler à l’oreille par son président, l’homme a indiqué qu’il était candidat au poste de Premier ministre. Une fonction exercée par Charles Michel (MR) et que jusqu’il y a peu on disait promise à ce dernier en cas de reconduction de la « suédoise ». L’annonce la plus fracassante concerne pourtant M. De Wever lui-même. Pendant la campagne en vue des communales, il avait affirmé qu’il resterait bourgmestre d’Anvers. Le résultat des élections l’a contraint de mener une négociation difficile avec le sp.a, parti honni, pour constituer une majorité. Il ne devra peut-être pas administrer ville pendant très longtemps avec les socialistes puisqu’il entend succéder à Geert Bourgeois et devenir le nouveau ministre-président flamand. Ce choix pourrait passer pour une trahison aux yeux des Anversois.

Le leader nationaliste dit avoir fait primer l’intérêt du parti et de la Flandre. Le choix de l’homme fort de la N-VA rappelle à quel point pour les nationalistes la place des Martyrs -où siège le gouvernement flamand- passe avant le 16 rue de la Loi -où se trouve le cabinet du Premier ministre. Face à l’offensive socialiste, M. De Wever remet à l’avant-plan sa revendication du confédéralisme, dont il devrait être le fer de lance depuis la Communauté flamande. Les thèmes socio-économiques sont remis à l’honneur. Il y a peu, la question de l’identité dominait le discours de la N-VA. Après la démission du gouvernement, la N-VA avait réclamé la tenue d’élections anticipées mais l’idée n’a pas recueilli un consensus suffisant et ce sont les affaires courantes jusqu’à l’échéance du 26 mai qui ont été retenues. Les nationalistes se lancent toutefois résolument dans la campagne électorale. Certaines annonces devraient encore suivre, notamment la place que prendra Theo Francken -régional ou fédéral- et celle qui sera donnée à un ancien trublion de la politique belge: Jean-Marie De Decker qui pourrait tirer la liste régionale en Flandre occidentale puisque M. Bourgeois se présentera à l’Europe.

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