SolarStratos ambitionne de voler à une altitude de 24 000 mètres. © FABRICE COFFRINI/BELGAIMAGE

SolarStratos, l’avion solaire qui veut taquiner les étoiles

Le Vif

En 2016, Solar Impulse nous faisait rêver d’une aéronautique verte en bouclant un premier tour du monde par avion solaire. Son cousin SolarStratos vise un exploit encore plus grand et surtout plus haut.

Avec la même volonté de n’utiliser aucune goutte de carburant fossile, ce nouveau-né a pour ambition d’aller taquiner les étoiles à 24 000 m d’altitude – les avions de ligne ne dépassent pas les 12 000 m – avec le soleil pour seule source d’énergie.

Pour ce faire, ses ailes de 24 m d’envergure sont truffées de cellules à haut rendement : 24 % à l’altitude de croisière. Le manche de cette libellule à hélices d’un poids plume de 350 kg est confié à un pilote suisse. A 44 ans, et après avoir bouclé le premier tour du monde avec PlanetSolar, un bateau solaire sans voile, Raphaël Domjan tentera de ravir le record d’altitude pour un avion solaire habité à André Borschberg, l’un des deux pilotes du Solar Impulse. Si ce dernier a plafonné à 9 235 mètres, l’éco-aventurier Domjan place donc la barre bien plus haut.

Concrètement, il s’agit d’aller voler non plus dans la troposphère, mais dans la couche atmosphérique du dessus, celle qu’on appelle la stratosphère. A 24 000 mètres au-dessus de nos têtes, la température moyenne chute à -52,5°C tandis que l’atmosphère devient un voile extrêmement ténu. Sa pression y est 20 fois inférieure à celle qui règne au niveau du sol. L’avion solaire veut ainsi poser ses ailes dans une zone où jamais un avion doté d’un moteur à combustion n’est allé.

Une phase de test doit démarrer en février, tandis que le premier essai en plein ciel, d’une durée de cinq à six heures, est attendu courant 2018. Hormis la beauté d’un énième record, à quoi peut bien servir cette tentative de gagner la stratosphère par énergie solaire et en vol habité ? Tout d’abord, à esquisser les premiers vols solaires commerciaux à très haute altitude. Imaginez des vols courts courriers reliant, par exemple, Bruxelles à Genève sans consommer la moindre goutte de kérosène ni émettre le moindre bruit…

De façon plus réaliste, l’aventure SolarStratos permettra d’acquérir les connaissances et le savoir-faire nécessaires pour développer des drones solaires stratosphériques, lesquels seraient chargés de remplacer ou d’épauler certains satellites à moindre coût. L’équipe de Solar Impulse est également sur le coup ainsi que le groupe Facebook. Rêvant d’une constellation de drones solaires, chacun capable de distribuer Internet au sol dans un rayon de 100 km, la société américaine a lancé le projet aéronautique  » Aquila « . En juillet 2016, cette aile volante de 42 m d’envergure, alimentée par des cellules photovoltaïques, a réussi (sans pilote à bord) son premier vol solaire.

Par Laetitia Theunis.

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