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Pourquoi l’eau de la mer est-elle salée ?

Si nous utilisions le sel présent dans tous les océans du monde, on pourrait couvrir la surface du globe d’une couche haute de 40 étages. Quiconque a déjà bu la tasse lors d’un plongeon effectué avec trop d’enthousiasme sait que l’eau de mer est salée, voire très salée. Mais comment se fait-il que la pluie et les rivières soient de l’eau douce ? Explications pour briller sur la plage.

L’eau de mer n’a pas toujours été salée. Lors de la création des mers, il y a près de 3.8 milliards d’années, soit au moment où la surface de la Terre s’est suffisamment refroidie pour que la vapeur d’eau puisse se condenser, l’eau de celle-ci était douce. Cette condensation a provoqué la pluie. Un épisode qu’on appelle aussi « le grand lessivage des roches », comme le résume, dans 20 minutes, Bertrand Chapron, chercheur à l’Ifremer et responsable de l’équipe de recherche Océanographie spatiale et Interface air-mer. Des tonnes d’eau ont alors été déversées sur Terre, captant avec elles les différents gaz propulsés dans l’air par les volcans des premières heures de la terre. Plus connues sous le nom de pluies acides, celles-ci ont érodé la surface de la Terre, créant au passage différents reliefs, mais aussi les rivières, les fleuves, les mers et les océans. Par ce même mécanisme, ces eaux se sont chargées en sels minéraux qu’elles ont transportés jusqu’à la mer ou l’océan.

Mais quel sel ?

Chimiquement, il en existe plusieurs sortes de sel. Ce dernier résulte de l’assemblage d’atomes à l’état ionisé. Atomes qui peuvent être le chlorure (Cl-), le sulfate (SO42-), le sodium (Na+), le potassium (K+), le calcium (Ca2+) et le magnésium (Mg2+) précise Science et Vie. Dans la mer, le chlorure de sodium (NaCl), celui qu’on mange, est néanmoins majoritaire à hauteur d’environ 78 %.

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Ce phénomène, qui a duré des centaines de millions d’années, et qui n’a d’ailleurs jamais cessé, a fait progressivement augmenter le niveau de sel dans les océans. Néanmoins, depuis 450 millions d’années, la quantité de sel dans les océans reste constante. L’excès de sel percole sur les fonds marins avant d’y être capté par les grains de sable. Le potassium est lui absorbé par les argiles et le calcium est utilisé par les organismes marins avant de former des sédiments calcaires.

Rivières salées

Mais si les mers reçoivent le sel à travers les rivières, pourquoi ne sont-elles pas salées? Tout est une question de perception puisque celles-ci sont en réalité salée, mais avec une concentration beaucoup plus faible. Le sel ne fait d’ailleurs qu’y couler et ne s’y accumule pas. On estime que quatre milliards de tonnes de sel dissous s’écoulent chaque année dans les rivières pour rejoindre la mer. Si cela parait beaucoup, ce n’est qu’un simple grain, comparé aux 35 grammes de sel par litre que compte la mer. Soit environ 49 millions de milliards de tonnes.

Les pluies acides ne sont pas les seules en cause pour expliquer la présence de sel dans les mers. Les sources hydrothermales jouent aussi un rôle. L’eau de mer qui s’est infiltrée à travers les roches de la croûte océanique peut ainsi retourner à la surface. L’eau est réchauffée par le magma et, lorsqu’elle remonte à la surface, elle dissout au passage les minéraux emprisonnés dans la croûte terrestre. On constate un processus similaire lors des éruptions volcaniques sous-marines. Beaucoup d’îles qui ont surgi de cette manière ont apporté dans leur bagage des milliers de tonnes de sel.

Par ailleurs, on constate que l’eau des mers ne présente pas un taux de salinité identique partout dans le monde. Par exemple, l’eau de la mer morte est si salée qu’on y flotte mieux qu’ailleurs. Ce phénomène qui fait la joie des touristes et dû au fait que cette mer est « fermée » et que du coup le sel ne peut s’évacuer. On notera aussi qu’au plus on s’approche des pôles, au moins il y a de sel dans les mers, puisque les glaciers et les rivières sibériennes y libèrent plus d’eau douce qu’ailleurs. Et comme il y fait froid, l’eau s’évapore moins et est donc moins concentrée en sel.

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