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Le sucre rend les bourdons joyeux, signe que les insectes auraient des émotions

Le Vif

Donner une boisson sucrée à des bourdons semblent doper leur humeur, selon une expérience qui suggère que les insectes pourraient aussi ressentir des émotions.

« Ceci indique que l’eau sucrée pourrait provoquer une émotion positive chez ces pollinisateurs similaire à celles ressenties par les humains et d’autres animaux », relèvent les auteurs de cette étude publiée jeudi dans la revue américaine Science.

Pour cette expérience, ces biologistes ont observé la manière dont ces insectes se comportaient dans des situations ambiguës.

Chez les humains, le fait de se sentir un peu euphorique les rend plus hardis et peut influencer une décision dans une situation incertaine, expliquent ces chercheurs.

Ils ont disposé deux petits tubes de couleur différente dont l’un contenait de l’eau avec 30% de sucre et l’autre de l’eau pure.

Après une série d’expériences, les bourdons ont vite appris à aller butiner dans le récipient d’eau sucrée.

Les biologistes ont ensuite placé un nouveau cylindre sans signe distinctif. Les bourdons à qui les chercheurs avaient fait boire une eau très sucrée (60%) pour induire un état émotionnel positif, ont volé beaucoup plus rapidement vers ce nouveau récipient que les autres butineurs, un peu comme des humains heureux enclins à des jugements optimistes.

Une autre expérience a testé les réactions des bourdons face à une attaque simulée d’une araignée. Ceux qui avaient consommé de l’eau très sucrée se sont remis à butiner plus rapidement après.

Enfin ces scientifiques ont fait absorber à certains de ces insectes une substance qui neutralise le dopamine, un neuro-transmetteur lié au plaisir et au bien-être. Ces derniers ont été plus lents à commencer à aller butiner.

« Comprendre les caractéristiques de base des états émotionnels nous aidera à déterminer les mécanismes du cerveau à l’origine des émotions chez tous les animaux », estime Clint Perry, un biologiste de l’université Queen Mary à Londres, principal auteur de cette étude.

Dans une correspondance sur le même sujet également publiée dans la revue Science, les chercheurs Michael Mendl et Elizabeth Paul de l’université de Bristol au Royaume-Uni, notent qu’on ignore encore « si des états ressemblant à une émotion chez des insectes s’accompagnent de sentiments ».

Mais ajoutent-ils, « la possibilité qu’ils aient un degré d’intelligence est désormais une des nouvelles théories fascinantes et l’objet d’un vigoureux débat ».

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