© Nature

Découverte surprenante d’un embryon fossile

Vieux de 245 millions d’années, un cou deux fois plus long que son corps: le gros monstre aquatique présenté mardi dans Nature Communications était un animal à l’esthétique déroutante. Mais ce n’est pas tout, le fossile cachait une surprise: un petit embryon lové dans le ventre de la femelle.

La découverte est surprenante car le Dinocephalosaurus – l’animal aquatique de plus de 2 mètres découvert dans le sud de la Chine – appartient à la famille des archosaures, comme les dinosaures, les oiseaux et les crocodiliens. Des animaux qui, jusqu’à preuve du contraire, ne sont pas des espèces gestantes mais pondent (ou pondaient pour les dinosaures) des oeufs.

« L’embryon représente environ 12% de la taille de sa mère », explique à l’AFP Jun Liu de l’Université de technologie de Hefei en Chine et coauteur de l’étude. Les chercheurs sont certains qu’il s’agit bien d’un embryon et pas des restes du dernier repas de la femelle. « L’embryon est tourné vers l’avant », explique le paléontologue alors que les prédateurs avalent plutôt leur proie en commençant par la tête « pour l’aider à descendre ».

De plus, le foetus est dans une position « typique des embryons de vertébrés », le dos est courbé et la tête est inclinée. « Cette découverte modifie notre compréhension de l’évolution des systèmes reproducteurs », ajoute le chercheur. Jusqu’à maintenant, on pensait que tous les animaux de cette lignée étaient ovipares, qu’il s’agissait d’une contrainte biologique touchant cette lignée.

Autre curiosité découlant de cette découverte: on peut maintenant affirmer que le sexe d’un bébé Dinocephalosaurus est déterminé au niveau génétique. Or chez ses plus proches parents vivants aujourd’hui, les tortues et les crocodiliens, le sexe de la progéniture est déterminé par la température d’incubation des oeufs. Au-delà d’une certaine température, l’animal devient un mâle plutôt qu’une femelle, ou inversement.

Contenu partenaire