La banane est le 4ème produit agricole mondial © BELGA

Bientôt la fin des bananes ?

Stagiaire Le Vif

Les bananes pourraient bien disparaître d’ici quelques années. La Cavendish, l’espèce la plus prisée de ce fruit riche en magnésium, est en danger. Les plants sont victimes de la maladie du Panama. C’est ce que nous révèle un article de la BBC.

Ne verra-t-on bientôt plus de bananes dans les rayons des supermarchés ? L’espèce dite « Cavendish » est en effet particulièrement touchée par les maladies, et notamment par la jaunisse fusarienne aussi connue sour le nom de maladie de Panama.

La raison de leur vulnérabilité s’explique par la forme de culture bien spécifique de ces fruits. Les bananiers cultivés par l’homme sont stériles, ils sont reproduits par clonage et sont génétiquement identiques. La Cavendish est une herbe et non un arbre. Elle n’a pas besoin de graine pour se reproduire. Ce sont les racines qui donnent naissance à d’autres plants. Cette forme de culture l’a rendue très vulnérable aux différents champignons et facilite surtout la prolifération des maladies. La transmission de maladies est très rapide, car les bananes sont toutes semblables. Quand un plant est atteint, la maladie se propage à l’ensemble de la production.

La plus connue et la plus dévastatrice est la maladie de Panama. Ce champignon pompe l’eau contenue dans les plantes jusqu’à les assécher complètement. Les feuilles vertes deviennent alors brunes et puis jaunâtres avant de dépérir. Une fois installé, le champignon est très difficile à éradiquer. Il peut persister des dizaines d’années dans les sols rendant la plantation de bananes impossible. Les traitements contre ce champignon sont onéreux. Les petits producteurs de par le monde ne peuvent se permettent d’acheter les produits nécessaires pour les traiter. Ils sont alors contraints d’abandonner leurs terres.

Pour l’instant, les maladies affectent surtout les bananiers d’Asie. Elles ont également touché le Mozambique en février dernier et pourraient s’étendre dans toute l’Afrique. Le Moyen-Orient et l’Australie sont aussi affectés. L’Amérique du Sud, où la plupart des Cavendish sont produites, est préservée pour le moment. Des mesures de prévention sont mises en place. Par exemple, les visiteurs doivent tous subir un nettoyage strict avant d’entrer dans les champs de plantation.

Des antécédents inquiétants

Ce n’est pas la première fois qu’une espèce de banane rencontre ce genre de problème. La Gros Michel, banane très populaire du 20ème siècle, a, pour sa part, été ravagée par un champignon dans les années ’60. L’ensemble de la culture a bien risqué de disparaître totalement et l’industrie bananière a connu, à l’époque, une faillite sans précédent. Elle est aujourd’hui uniquement présente dans certains endroits de la planète. La Cavendish est alors venue supplanter la Gros Michel.

Les scientifiques agissent dès maintenant pour tenter de préserver la banane Cavendish. Aujourd’hui, ils étudient les gènes des bananes sauvages et les pathogènes. Ils conservent à l’heure actuelle 5 plants de bananes de Madagascar pour les analyser et assurer leur continuité. La banane malgache est particulière car son développement sur l’île lui confère des propriétés spéciales.

Leur but est de créer une nouvelle espèce qui résisterait aux maladies. Une alternance entre des bananiers aux gênes différents permettrait aussi d’éviter une propagation des maladies. La Golfinder qui est présente notamment sur le marché australien est une banane créée pour résister aux maladies. Cette banane génétiqement modifiée n’a pas encore réussi à percer sur le marché international.

E. Lukacsovics

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