© Thinkstock

Une hormone dope mémoire et capacités motrices, un espoir pour Alzheimer

Le Vif

Une seule injection dans des souris d’un fragment de l’hormone Klotho, liée à la longévité, a amélioré leur mémoire spatiale et de travail et dopé leurs neurones, selon une étude porteuse d’espoir pour le traitement de maladies neurologiques humaines.

D’autant que ces effets cognitifs bénéfiques –constatés chez de jeunes et de vieilles souris– ont persisté parfois pendant des semaines, ont observé les scientifiques dont les conclusions sont publiées mardi dans la revue Cell Reports.

Cette hormone a également inversé des déficits cognitifs et moteurs chez des rongeurs souffrant de neuropathologies.

« Ces résultats suggèrent qu’un traitement avec un fragment de Klotho peut améliorer les fonctions cérébrales tout au long de la vie et pourrait représenter une nouvelle stratégie thérapeutique contre des maladies comme Alzheimer et Parkinson », aujourd’hui incurables, estime Dena Dubal, professeure adjointe de neurologie et doyenne de la chaire du vieillissement et des maladies neurodégénératives à l’université de Californie à San Francisco.

« Avec le vieillissement démographique, les dysfonctionnements cognitifs et le manque de mobilité représentent désormais nos plus grands défis biomédicaux contre lesquels il n’existe pas vraiment de traitements efficaces », pointe-t-elle.

Mais des études cliniques sont nécessaires pour déterminer l’innocuité et l’efficacité de l’hormone Klotho chez les humains, préviennent les chercheurs.

L’organisme produit naturellement des niveaux élevés de cette hormone, de type protéine, qui régule de multiples processus cellulaires et est liée à un allongement de la vie des vers, des souris et des humains, notent-ils.

Mais la quantité diminue avec l’âge, le stress chronique, le vieillissement cérébral et les maladies neurodégénératives.

De récentes études menées par Mme Dubal ont montré que l’exposition de souris génétiquement modifiées à des niveaux élevés de Klotho pendant toute leur vie améliorait leur cognition normale et empêchait des dysfonctionnements cérébraux chez des souris ayant l’équivalent de la maladie d’Alzheimer.

L’étude publiée mardi montre qu’un traitement bref pouvait rapidement doper les fonctions mentales, expliquent les scientifiques, qui ont injecté aux souris des fragments de Klotho ressemblant à ceux secrétés naturellement.

Les jeunes rongeurs traités pendant quatre jours ont montré une amélioration notable et durable de leur mémoire spatiale et de travail, des effets qui ont persisté au moins deux semaines après le traitement.

Une seule injection chez de vieilles souris a également amélioré leur mémoire spatiale et de travail deux jours plus tard.

D’autres expériences ont montré que cette hormone avait contré pendant plusieurs jours des déficits moteurs et cognitifs chez des souris génétiquement modifiées pour produire de hauts niveaux d’une protéine contribuant à la maladie d’Alzheimer et de Parkinson.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire