Le sport à la maison, une pratique courante © Getty Images/iStockphoto

Retrouver la forme grâce à son smartphone, vraiment ?

Stagiaire Le Vif

« Pratiquer une activité physique », une des nombreuses résolutions prises il y a maintenant un mois pour beaucoup. Mais par faute de temps ou de moyen, nos objectifs nous paraissent insurmontables. Les applications sportives de nouvelle génération sont alors privilégiées et constituent un moyen très en vogue. Belle promesse ou réelle bonne idée?

Le sport à la maison, le moyen idéal de se dépenser. Les avantages sont nombreux : gagne-temps, économies d’argent, confort et chaleur de son chez-soi,… Il suffirait pour se lancer de posséder un smartphone et une dose de bonne volonté. Néanmoins, ce travail personnel est-il aussi efficace qu’avec la présence d’un vrai coach ? Pour les concepteurs de ce remède miracle, il n’y a pas de doute, il est possible de progresser très rapidement en peu de temps. Autre bonne nouvelle, en faisant du sport moins longtemps mais plus intensément, nous pouvons parfois arriver aux mêmes résultats qu’une heure de vélo ou de course.

En octobre 2014, le New York Times confirmait cette méthode et proposait une solution totalement gratuite : un entraînement de 7 minutes sans matériel, avec pour seul outil notre corps. En bref, sept minutes très intenses qui ne sont pas une partie de plaisir. L’application offre un guide étape par étape pour les séances avec des images animées, des exercices, un minuteur et des indices audio pour un meilleur suivi.

Aujourd’hui, d’autres applications lui ont emboîté le pas pour se glisser en tête des plus téléchargées dans les catégories sport et fitness des plateformes de téléchargement (App Store et Google Play) : Fizz Up, Freeletics, Pump Up… . La plupart proposent des programmes sportifs aux instructions assez complètes, avec parfois des vidéos explicatives pour la reproduction du mouvement. Elles sont le plus souvent gratuites, avec une extension payante pour les plus motivés.

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Une solution à double tranchant

Si l’idée est donc intéressante pour des raisons évidentes, Benoit Legrand, kinésithérapeute au Centre de Médecine Sportive de Mons, alerte toutefois les sportifs:  » Le problème de ces applications est de savoir par qui elles sont produites. Est-ce des personnes compétentes en la matière ou qui sont juste là pour vendre un produit ou du rêve ?« .

Une application virtuelle ne comprend pas de suivi, ce qui peut être problématique pour toute personne ne connaissant pas ses capacités, son anatomie ou la manière de pratiquer telle activité. «  La complexité du sujet est là: pour faire les choses correctement sans se blesser, il faut savoir ce que la personne attend, car ses attentes ne sont pas celles d’une autre, et la difficulté d’un véritable coach sportif est de pouvoir s’adapter à la physionomie de la personne, à ses antécédents sportifs, médicaux, et aussi à son niveau orthopédique. Et en fonction des résultats, on doit pouvoir adapter le programme« , prévient-il afin de ne pas laisser porte ouverte aux dérives sur la mauvaise application des exercices.

Les applications manqueraient d’analyse personnelle et se concentreraient essentiellement sur la performance, avec des exercices communs à tous.

Une mauvaise pratique par méconnaissance de nos capacités est courante
Une mauvaise pratique par méconnaissance de nos capacités est courante© Getty Images/iStockphoto

L’application utopique

L’application parfaite, selon Benoit Legrand, doit pouvoir « s’adapter à tous les paramètres de la personne que l’on veut coacher. Nous ne sommes pas des robots, tout le monde ne doit pas faire le même entraînement. Un entraînement qui fonctionne pour chacun des utilisateurs serait beaucoup trop beau« .

Si telle est la volonté d’effectuer un entraînement à domicile, cela restera compliqué pour le faire d’une manière optimale. Mais c’est avant tout un état d’esprit: « Il ne faut pas faire passer les performances avant tout. Le sport ne doit pas être vu que par la compétition. Le sport est avant tout un moyen de pouvoir s’aérer, de pouvoir bouger autrement que dans son travail. »

Voir un spécialiste ou un coach avant de débuter une activité physique est donc important pour notre santé. Des applications existent néanmoins, prenant en considération plusieurs facteurs personnels. À chacun de s’informer pour se tourner vers un outil adapté à ses capacités, et avec un réel suivi pour éviter de ne faire pire que mieux, de prendre de mauvaises habitudes, et, au final, de se blesser.

Noémie Joly (stg)

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