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Relations sociales: mieux écouter pour tisser des liens

L’écoute de l’autre est le meilleur moyen d’apprendre et de tisser des liens. Mais à une époque où tout le monde veut surtout avoir raison, c’est plus difficile qu’il n’y paraît !

Ceux et celles qui ont réussi affirment volontiers qu’ils ne doivent leur succès qu’à eux-mêmes. Pourtant, personne ne construit sa vie sans l’aide d’autrui, ne fût-ce que parce que les connaissances de chacun d’entre nous reposent toujours sur la sagesse collective de l’humanité… et s’en rendre compte est une grande leçon d’humilité. Lorsque l’on considère les échanges dans les sphères politiques, au sein des entreprises et même sur les médias sociaux, on voit pourtant que la plupart des gens n’ont de cesse d’imposer leur propre point de vue tout en réclamant que les autres les écoutent – comprenez, généralement, qu’ils les suivent sans discuter. Une écoute à sens unique, donc.

La notion d’écoute recouvre pourtant aussi un pôle diamétralement opposé dont le sens est éminemment plus riche et plus social : celui de l’ouverture et de l’intérêt sincère que l’on porte à autrui. Lorsqu’on nous demande ce qui nous rend heureux, nous sommes peut-être enclins à penser d’abord à l’argent… mais au final, la majorité des gens évoqueront plutôt leur famille ou leurs amis. Leur choix se dirige donc vers un réseau social qui les porte, les accepte et les apprécie. Une écoute ouverte et attentive est le meilleur moyen de développer un tel réseau, mais aussi le seul moyen de comprendre ce qui motive ou préoccupe ceux qui nous entourent. Y prêter attention contribue au développement d’une relation sécurisante où les deux parties sont soucieuses l’une de l’autre. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les nouvelles formes de management accordent tant d’importance à l’amélioration des qualités d’écoute : cette ouverture à l’autre accroît la volonté de collaborer et contribue à éviter les conflits.

Écouter, mais comment ?

L’écoute active a beau être une aptitude essentielle au développement de relations sociales sécurisantes, elle est pratiquement absente de notre éducation – contrairement à la lecture et à l’écriture, que nous consacrons des années à maîtriser. Pourtant, savoir écouter n’est pas simple ni, généralement, un talent spontané : il s’agit d’une aptitude qui demande à être pratiquée et perfectionnée petit à petit. C’est particulièrement vrai pour l’écoute active, où celui qui écoute se concentre de façon ciblée sur l’histoire de l’autre et fait de réels efforts pour la comprendre.

Une écoute de qualité relève donc en première instance d’un état d’esprit, d’une attitude psychologique qui donne aux autres la latitude d’expliquer, à leur rythme et dans leurs propres mots, ce qu’ils ont à dire. L’état d’esprit voulu étant atteint, encore faut-il ensuite le mettre correctement en pratique. Pour ne citer qu’un exemple, pas question de pianoter sur votre smartphone tout en bavardant, sous peine de donner l’impression à votre interlocuteur que ce qui se passe sur votre écran est plus important que ce qu’il a à vous raconter ! (voir également nos autres conseils en encadré)

Éviter les malentendus

Si l’écoute active suppose a priori de faire confiance, vous n’êtes pas pour autant tenu d’accepter le discours de l’autre sans esprit critique et encore moins de vous laisser automatiquement entraîner dans son camp. Si ce cas de figure se présente, la meilleure solution est d’exprimer diplomatiquement vos réserves tout en réitérant votre volonté d’écoute pour ne pas risquer de couper court à la discussion.

Le fait d’entretenir le contact avec votre interlocuteur par des gestes de la main ou de la tête, de petites phrases d’encouragement comme  » oui, je comprends « , etc. peut être déterminant pour la qualité de l’échange. On s’imagine aussi souvent que le contact visuel est indispensable, mais ce n’est pas du tout le cas : songez par exemple aux conversations intimes que vous avez certainement eues, sous le couvert de l’obscurité, avec votre partenaire ou même avec des amis proches dont un concours de circonstances vous avait amené à partager la chambre. S’installer ensemble dos au mur à la terrasse d’un café aussi crée facilement une ambiance propice aux confidences… tandis qu’un regard un peu trop pénétrant peut au contraire complètement bloquer la conversation.

Quelques conseils pour une meilleure écoute

– Concentrez-vous sur votre interlocuteur.

– Écartez tout ce qui est susceptible de perturber la communication (p.ex. smartphone).

– Ne coupez pas la parole à l’autre. Écoutez ce qu’il ou elle a à vous dire et pas seulement ce que vous avez envie d’entendre.

– Restez à l’écoute, même si le message, ne vous plaît pas. Ne jugez pas.

– Reformulez le message en utilisant vos propres mots et demandez à votre interlocuteur de clarifier certaines choses si nécessaire.

– Laissez à l’autre le temps de réfléchir. Évitez de parler à sa place.

– Entretenez le contact. Votre langage corporel vous trahira très rapidement si votre attention se relâche !

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