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Que faire en cas d’incendie de grande ampleur ?

Le Vif

Se confiner dans un bâtiment en dur, aux abords débroussaillés et suivre les consignes des autorités: en cas d’incendie de grande ampleur, comme depuis samedi dans le centre du Portugal, les services de secours préconisent d’éviter autant que possible la fuite incontrôlée.

Le bâtiment en dur, « une bulle de survie »

Rester dans sa maison est souvent le meilleur moyen de survivre aux flammes, à condition qu’elle ne comporte pas de substances inflammables et que ses environs soient dégagés.

De nombreux pays d’Europe imposent d’avoir un périmètre débroussaillé autour des habitations (minimum 50 mètres en France). En respectant cette règle et en colmatant portes et fenêtres avec des linges humides, un bâtiment en dur constitue une « bulle de survie », affirme le commandant Christian Medani du Service d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône, dans le sud-est de la France.

« Les centres urbains sont souvent les endroits les plus sûrs. Les maisons traditionnelles des régions méditerranéennes, en pierre, sont généralement de bons refuges », confirme le sous-directeur des urgences pour la région de Valence (Espagne), Jorge Suarez: « En revanche, les endroits où se joignent la zone urbaine et la forêt ou la montagne sont les plus vulnérables ».

Pour se protéger, il est également recommandé de fermer les volets, d’arroser l’extérieur du bâtiment un peu avant l’arrivée du feu. « Rassemblez au centre des pièces les meubles, fermez les portes intérieures, remplissez baignoires, lavabos et seaux, rassemblez-vous tous dans la même pièce », ajoute la Protection civile grecque sur son site internet, en rappelant que « les chances de survie dans une maison sont bien supérieures à celles dans une voiture prise dans la fumée et les flammes ».

Le piège de la voiture

Lors de l’incendie de Pedrogao Grande, une grande partie des 62 victimes recensées jusqu’à présent ont péri dans leurs voitures, piégées sur la nationale 236, ont expliqué les autorités.

« Le pire, c’est l’évacuation sauvage », explique le colonel Eric Grohin, de la Sécurité civile française. Outre le danger de se retrouver dans la chaleur et la fumée qui empêchent de voir, de respirer et peut provoquer des pannes, « on ne sait pas où les gens sont, et ils peuvent bloquer les routes » et donc l’arrivée des secours, explique-t-il.

Si toutefois quelqu’un se retrouve surpris et piégé au volant, « le plus sûr est de rester dans sa voiture en ayant fermé tous les systèmes de ventilation du véhicule », explique Jorge Suarez, en recommandant de « ne surtout pas conduire à l’aveugle ». « Si on a le temps, placer les tapis de sol sur les vitres de la voiture », afin de se protéger de la chaleur, ajoute-t-il.

Si l’on est forcé à fuir, les zones déjà brûlées sont les plus sûres, affirment les services de secours européens. « Il ne faut pas s’arrêter dans les lieux vers lesquels souffle le vent car vous pouvez rester prisonnier des flammes », rappelle également la protection civile italienne sur son site internet.

S’informer avant et pendant l’incendie

Dans les régions régulièrement confrontées aux incendies, les habitants -et les touristes de passage- sont généralement sensibilisés au danger et aux conduites à suivre. Les communes ont souvent des plans de protection et d’évacuation. « Il est important de (les) connaître, savoir quel est le point de rencontre, s’il y a une place où l’on doit aller par exemple » en cas de regroupement des populations, explique M. Suarez.

Outre cette prévention en amont, ces plans prévoient généralement des systèmes d’alerte des habitants par SMS ou téléphone quand survient le feu.

Par ailleurs, les radios, en relation avec les secours, diffusent consignes et messages d’information à l’attention des populations. Les réseaux sociaux sont également devenus partie intégrante du dispositif de secours.

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