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Maggie De Block lutte contre la consommation d’alcool par les jeunes

Des règles plus claires pour la vente d’alcool aux jeunes âgés entre 16 et 18 ans, davantage de contrôles sur les distributeurs automatiques de boissons alcoolisées et une surveillance publicitaire plus stricte des produits alcoolisés à destination des mineurs d’âge: telles sont les mesures annoncées vendredi par la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block, pour renforcer la lutte contre « la consommation d’alcool problématique » dans cette tranche d’âge.

Mme De Block (Open Vld) a indiqué dans un communiqué vouloir ainsi « clarifier les règles » pour les jeunes âgés entre 16 et 18 ans: ils seront désormais uniquement autorisés à boire de la bière ou du vin, mais plus d’apéritifs alcoolisés. Le nombre de contrôles sur les distributeurs automatiques de boissons alcoolisées va augmenter et la publicité pour les produits alcoolisés à destination des mineurs d’âge sera appréhendée « de manière plus stricte », a ajouté la ministre.

Elle assure mettre en oeuvre des mesures qui sont prévues pour un plan alcool, au sujet duquel aucun accord n’a toujours pas pu être trouvé après dix ans de négociations entre le niveau fédéral et les entités fédérées. « Je n’attends plus que chacun appose sa signature sur un texte final. Je mets en oeuvre les mesures qui relèvent de mon domaine de compétence et j’y ajoute également de nouvelles mesures. J’espère que les autres niveaux de pouvoir prendront également leurs responsabilités », a affirmé Mme De Block.

Ses mesures comprennent une sensibilisation des femmes enceintes et l’introduction, sur base volontaire, d’une étiquette mentionnant un âge minimum, le recrutement de douze inspecteurs supplémentaires – déjà entrés en fonction au Service public fédéral (SPF) Santé publique fin 2016 – et l’extension d’un projet-pilote impliquant des spécialistes ayant une fonction de liaison urgences-alcool dans les services d’urgence de huit hôpitaux.

Mme Jodogne dénonce une annonce unilatérale de Mme De Block

La ministre bruxelloise de la Politique de la Santé, Cécile Jodogne, s’est « étonnée » vendredi de l’annonce faite quelques heures plus tôt par la ministre fédérale des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block, de mesures ciblées visant à lutter contre la consommation problématique d’alcool.

Mme Jodogne a, dans un communiqué, affirmé que c’est à son initiative que les discussions au sujet d’un Plan alcool ont repris au début de cette législature, dans le cadre de la Conférence interministérielle santé publique (CIM). Ces discussions associent tous les ministres concernés aux niveaux fédéral, communautaire et régional dans les domaines de la santé, de la mobilité, de l’économie, de l’intérieur, etc.

Un groupe de travail s’est réuni pendant un an mais n’a pu parvenir à un accord, le plan étant jugé trop pauvre concernant les mesures en matière de réduction de l’offre. « Les mesures que la ministre De Block annonce aujourd’hui concernant la clarification de la loi d’interdiction pour les mineurs, la modification du fonctionnement du jury d’éthique publicitaire et les contrôles des distributeurs automatiques, avaient été présentées vendredi passé aux entitées fédérées et avaient été jugées insuffisantes par celles-ci », explique la ministre bruxelloise.

Mme Jodogne s’étonne d’autant plus de cette sortie que le cabinet de Mme Block avait annoncé vendredi après-midi le retrait du point relatif au Plan alcool de l’ordre du jour de la CIM Santé du 27 mars. La ministre « déplore le manque de respect de l’institution que représente la Conférence interministérielle ». Elle estime insuffisantes les mesures que Mme De Block déclare aujourd’hui prendre seule, sans attendre un accord des autres ministres.

En outre, l’une d’entre elles est, selon Mme Jodogne, est « particulièrement inquiétante »: la disposition prévoyant que « chaque grande campagne de publicité à la télévision ou à la radio portant sur les produits alcoolisés et destinée aux mineurs d’âge devra au préalable être soumise au JEP ». En effet, la convention qui lie les fédérations d’alcooliers et le conseil de la publicité interdit explicitement de cibler les mineurs d’âge. Il s’agirait donc d’un véritable retour en arrière ou d’une erreur de communication, dénonce la ministre bruxelloise.

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