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Les femmes tout aussi infidèles que les hommes

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Il y a longtemps que l’infidélité n’est plus l’apanage des hommes. C’est du moins ce qu’affirme la psychothérapeute belge Esther Perel dans son livre « The State of Affairs ». « Ce n’est guère satisfaisant, mais c’est un signe d’émancipation ».

D’après Esther Perel, le nombre d’hommes qui admettent avoir trompé leur partenaire est resté stable depuis 1990 alors que le pourcentage de femmes concernées a augmenté de 40% au cours de la même période. « Les femmes sont plus libres que jamais – elles peuvent choisir qui elles épousent, entretenir une relation basée sur un lien mutuel ou sur le plaisir, travailler et jouir d’une indépendance économique et demander le divorce si elles ne sont plus heureuses. Mais elles ‘pèchent’ plus que jamais », explique Perel au quotidien britannique The Daily Telegraph.

Imprudentes

Interrogée par le quotidien De Morgen, la détective privée Sophie Vanslambrouck constate le même phénomène. Si autrefois c’étaient surtout des femmes qui la contactaient, aujourd’hui, beaucoup d’hommes font appel à elle parce qu’ils soupçonnent leur conjointe d’infidélité. Chargée de suivre ces épouses infidèles, Sophie Vanslambrouck s’aperçoit que là où les hommes sont très méfiants, les femmes sont généralement nettement plus imprudentes.

Cette évolution est une conséquence logique de l’émancipation des femmes. Pour Perel, l’infidélité masculine a longtemps été acceptée parce qu’on ne se mariait pas par amour, mais pour des questions économiques. L’apparition de contraceptifs et d’une plus grande indépendance économique a permis aux femmes d’éprouver moins de craintes pour les conséquences de l’infidélité et de prendre conscience qu’elles aussi ont des « droits ».

Individualisme

Interrogé par De Morgen, le sociologue Dimitri Mortelmans (Université d’Anvers) estime que les femmes se comportent de manière plus individualiste et adoptent un comportement considéré par d’aucuns comme « typiquement masculin ». « Nous observons ce phénomène dans plusieurs domaines, par exemple au niveau de la consommation d’alcool. Les femmes boivent beaucoup plus, et souffrent donc plus de maladies cardio-vasculaires qu’autrefois. »

Mortelmans, qui a réalisé une étude sur les divorces, constate que l’infidélité est le motif le plus souvent invoqué après l’éloignement mutuel. 15% des participants masculins soupçonnaient leur femme d’avoir une affaire contre 12,5% des femmes. « On voit qu’il n’y a presque plus de différences. Les hommes et les femmes sont aussi infidèles. Ce n’est guère satisfaisant, mais c’est un signe d’émancipation », conclut-il.

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