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Ces aliments qui rendent heureux

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Il existerait des menus de bonne humeur et des menus de mauvaise humeur. Le professeur Lejoyeux, psychiatre et addictologue, évoque ces aliments qui rendent heureux.

« On a trouvé que les personnes qui mangeaient régulièrement des aliments qui font travailler l’intestin et qui font envoyer par l’intestin au cerveau les molécules de la bonne humeur, vont mieux », explique-t-il sur les ondes de France culture.

Parmi ces aliments, on retrouve des aliments fermentés tels que la choucroute, les cornichons, les pickles, etc. « Tout ce qu’on appelle des psycho-biotiques. Ce ne sont ni des médicaments ni des psychotropes. C’est quelque chose entre les deux, précise-t-il, qui vont aider le cerveau à fabriquer la molécule de la bonne humeur, via l’intestin. »

Selon le professeur, notre cerveau a absolument besoin de certains aliments pour aller bien. A contrario, il existe aussi des aliments qui provoquent la mauvaise humeur. Par exemple, la consommation de plus de trois verres de soda par jour chez les ados multiplie par deux le risque de déprime et « finit par avoir un effet objectif sur l’inflammation des neurones ».

Le phénomène serait comparable avec n’importe quel aliment très sucré qui va déclencher de l’insuline dans notre corps, puis une sensation de malaise et de faim. « Tandis que les aliments qui vont nous rassasier longtemps vont au contraire nous mettre de bonne humeur ». Nous avons donc besoin, dans notre alimentation quotidienne, d’aller chercher ces antidépresseurs naturels.

Selon la science, les aliments influenceraient notre humeur autant que la musique. De même que la musique que l’on écoute lorsque l’on mange peut influencer la perception du goût. Preuve que notre environnement a une énorme influence sur notre cerveau. « Certaines musiques sont même utilisées comme de vrais médicaments », affirme le professeur Lejoyeux.

Madeleine de Proust

La nostalgie est également facteur de bonne humeur. « Celui qui regrette son passé investit plus l’instant présent. De même, la nostalgie des goûts de l’enfance protège de la nostalgie du présent, qui est très toxique », dit-il.

L’idée générale est d’être en bonne santé et donc de ne pas être en carence, par exemple en vitamine D. Il faut donc manger des poissons comme la sardine et le maquereau qui apportent des Omega 3, car les neurones de l’émotion en ont besoin pour « porter » les émotions positives.

Selon une étude américaine, lorsque notre régime alimentaire est composé à moitié de légumes et de crudités, la déprime diminue.

La couleur des assiettes peut également jouer un rôle. Une assiette rouge enverra par exemple un message d’interdit. Donc, lorsque l’on mange des cacahuètes, des chips, ou tout autre « junk food », il est intéressant de le faire dans une assiette rouge, car cela nous aidera à être modérés.

La sérotonine, à la portée de tous

La molécule de la bonne humeur, la sérotonine, serait à notre portée en fonction de notre mode de vie, de notre alimentation et de la manière dont on mange. C’est également vrai pour l’adrénaline, l’hormone du stress. Ces deux paramètres biologiques, qui influencent énormément notre vie quotidienne, dépendent de notre mode de vie, de notre capacité à goûter les aliments.

Le thé comme antidépresseur

Selon le professeur, notre capacité à être heureux dépend également notre de notre capacité à profiter du moment présent. Pour s’initier à la méditation, il propose une méthode bien particulière : boire du thé. Selon lui, lorsque l’on est face à une tasse de thé, il y a des effets multiples. D’abord, on ingère une dose de psycho-biotiques. Ensuite, il faut prendre le temps de boire un thé qui est très chaud et du coup se concentrer sur l’instant présent. Enfin, avec la chaleur de la tasse, on dilate les vaisseaux du bout des doigts, ce qui envoie un message positif au cerveau.

Boire une à deux tasses de thé noir par jour, diviserait par deux le risque de déprime, selon une étude chinoise. L’idéal étant de privilégier un thé en feuille et naturel qui est moins stimulant qu’un thé en sachet.

Les faux amis

Le professeur Lejoyeux préconise également d’éviter les faux amis, tels que l’alcool et le tabac. Au-delà d’un verre, la consommation répétée d’alcool aura des effets déprimants, comme tous les psychotropes.

Diminuer l’alcool et arrêter la cigarette peut déjà avoir d’énormes effets sur notre bonne humeur et notre santé en général. « Souvent, la mauvaise humeur et une question d’intoxication et de méconnaissance de ce qui nous rend de bonne ou de mauvaise humeur », commente le professeur.

Les bénéfices de l’aliment nouveau

« Nous avons besoin d’un peu de nouveauté pour développer la néophilie qui est très bonne pour l’humeur ». Donc, le chocolat est autorisé, mais lorsqu’il a un peu goût de nouveauté, de fantaisie, pas lorsqu’il est consommé de manière compulsive et régulière.

Convivialité

Enfin, un facteur à ne pas négliger est la convivialité du repas. Les personnes qui partagent notre repas vont influencer également notre humeur. Ainsi, le repas en groupe est encore plus producteur de bonne humeur que le repas solitaire.

Rien de tel donc qu’une bonne choucroute entre amis pour contre la dépression hivernale !! 🙂

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