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Rio passe la main à Tokyo

Le Vif

Les Jeux olympiques de Rio ont pris fin dans une ambiance de carnaval à peine douchée par la météo capricieuse, dimanche soir, à l’issue d’une cérémonie de clôture dédiée à « l’art brésilien sous toutes ses formes », et plus particulièrement la musique.

Les rythmes brésiliens avaient déjà été au coeur de la cérémonie d’ouverture, voilà seize jours. Ils l’étaient à nouveau dimanche, lors d’une cérémonie conçue comme « un miroir dans lequel les Brésiliens peuvent se reconnaître ».

Sous la pluie battante et les rafales de vent, le stade Maracana était loin d’être rempli à 20h locales (23h GMT), pour le spectacle lancé virtuellement par le pionnier franco-brésilien de l’aviation Alberto Santos-Dumont.

Une absence dénotait tout de même: celle du président par intérim Michel Temer, hué lors de la cérémonie d’ouverture. Symbole d’une grave crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois, et dans lequel le Brésil retombera dès cette semaine.

A Rodrigo Maia, président de l’assemblée nationale, d’occuper son fauteuil, aux côtés notamment du Premier ministre japonais Shinzo Abe, dont le pays accueillera les prochains JO d’été en 2020.

C’est Barbatuques, un groupe de percussions corporelles, qui a ouvert ce nouveau festival musical, des danseurs déguisés en aras esquissant à leurs pieds des images des lieux emblématiques de Rio, du Christ Rédempteur aux arcs de Lapa.

Rythmes brésiliens

Il y en avait dimanche, bien évidemment, pour la musique populaire brésilienne, mais aussi pour les chants traditionnels des indiens Guarani ou encore la musique électronique matinée de sonorités locales, pendant le défilé des athlètes.

Sur un air de Carmen Miranda, ambassadrice de la musique brésilienne dans les années 1930, ceux-ci ont fait leur entrée derrière les porte-drapeau des 207 délégations réunis.

Parmi eux, la gymnaste américaine Simone Biles, cinq fois médaillée à Rio (dont quatre titres), et le judoka français Teddy Riner, double champion olympique.

Puisqu’il était question d’art « sous toutes ses formes », la soirée s’est poursuivie par des évocations tantôt colorées, tantôt solennelles, de l’art préhistorique, du tissage, de la poterie, de la poésie d’Arnaldo Antunes ou encore de l’oeuvre de Roberto Burle Marx, paysagiste, architecte et artiste du XXe siècle.

Particulièrement émouvant, un chant traditionnel des populations noires de Salvador par As Ganhadeiras de Itapua, tout de blanc vêtues, repris par le public du Maracana.

Place ensuite aux incontournables: projection des meilleurs moments des Jeux (avec hurlements à l’apparition des idoles nationales Neymar et Rafaela Silva), podium du marathon masculin, présentation des nouveaux élus à la Commission des athlètes du Comité international olympique (CIO), dont la perchiste Yelena Isinbayeva, privée de Jeux suite au scandale de dopage d’Etat russe. Et bien sûr, hommage aux volontaires.

Shinzo Abe en Super Mario

L’hôte des JO-2020, Tokyo, a également eu droit, comme le veut la tradition, à ses douze minutes de gloire avant l’heure. La ville, qui promet « d’amener les événements sportifs à un autre niveau, avec d’autres manières de les regarder et de soutenir les athlètes », avait misé pour son show sur les technologies de pointe et de remarquables ambassadeurs.

Le nageur Kosuke Kitajima, septuple médaillé olympique, la marathonienne Naoko Takahashi, titrée à Sydney en 2000, le boxeur Ryota Murata, en or à Londres en 2012. Mais aussi des personnages de dessins animés et de jeux vidéos, à l’instar de Pac-Man et de Hello Kitty.

Clou du spectacle, l’apparition au centre de la scène de Shinzo Abe, coiffé de la casquette du super plombier Mario, a déclenché l’hilarité du public.

Ironie météorologique, c’est une fausse pluie qui est venue éteindre la vasque olympique du Maracana, alors que le déluge avait finalement cessé sur Rio.

La flamme carioca éteinte, la cérémonie s’est conclue sur une version en stade du carnaval de rue, avec son incontournable samba.

Symbole, s’il ne fallait en retenir qu’un, de la « ville merveilleuse » saluée par Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), dans son discours de clôture.

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