Nafissatou Thiam © Belga

Rio 2016 c’est fini: la Belgique 35e au classement final avec 6 médailles

Avec deux médailles de chaque métal, la Belgique prend la 35e place au classement des médailles des Jeux olympiques de Rio qui se terminaient dimanche. Les Etats-Unis dominent le classement avec 121 médailles. Le point sur la moisson de RIO 2016.

Le « Team Belgium », devenu l’appellation officielle de la sélection olympique belge depuis mai 2015, s’est lui enflammé lors de ces premiers Jeux de l’histoire en Amérique du Sud. Six médailles: deux en or, deux en argent et deux en bronze. Un bilan identique à celui des Jeux d’Atlanta, en 1996, il y a 20 ans. Il avait été espéré, il y a quatre ans à Londres, où il s’était limité à 3 médailles (une en argent et deux en bronze). L’ambition du Comité Olympique et Interfédéral Belge était dès lors plus modeste cette année. Il se situait entre trois et cinq médailles, sans en préciser la couleur. Les agences de prévision attribuaient trois ou quatre médailles, et aucune en or, à la Belgique. « C’est la preuve qu’il est difficile de faire des pronostics en matière de Jeux Olympiques » expliqua, avec un sourire malicieux, Eddy De Smedt, un chef de mission belge particulièrement satisfait.

Le retour des hommes

Voilà vingt-huit ans, et les Jeux de Séoul, que les sportifs masculins belges n’avaient plus présenté un bilan de médailles meilleur que celui de leurs homologues féminines. Quatre hommes et deux femmes du Team Belgium sont montés sur le podium à Rio. En 1988, les hommes avaient décroché les deux médailles de bronze (Franz Peeters et Robert Van de Walle) de ce qui s’appelait encore la Belgian Olympic Team.

L’or du coureur cycliste Greg Van Avermaet dans la course sur route, l’argent de l’équipe masculine de hockey et du nageur Pieter Timmers, dans l’épreuve reine du 100m libre et le bronze du judoka Dirk Van Tichelt, en moins de 73 kg ont permis au sexe « fort » de rejustifier cet épithète au regard de l’or de l’athlète Nafissatou Thiam en heptathlon, et du bronze de la coureuse cycliste Jolien D’hoore, en omnium sur piste. Entre-temps, à l’exception des JO d’Atlanta (3-3), la balance a toujours penché en faveur des femmes: à Barcelone en 1992 (2-1), à Sydney en 2000 (3-2), à Athènes en 2004 (2-1), à Pékin en 2008 (2-0) et à Londres en 2012 (2-1). « Je ne crois pas qu’il y ait de conclusion générale (à en tirer) » a estimé Eddy de Smedt, le chef de mission, concernant ce bilan inversé. « Il va maintenant falloir examiner sport par sport où se trouve le potentiel, voir en profondeur. Quel potentiel a performé ici et qui peut performer à Tokyo. »

Le classement des médailles

Les Américains ont remporté 46 médailles d’or, 37 en argent et 38 en bronze et comptent une avance confortable sur le deuxième, la Grande-Bretagne, qui a tout de même réalisé une belle moisson avec 67 médailles (27 en or, 23 en argent et 17 en bronze). Avec un métal précieux en moins que les Britanniques, la Chine récolte 70 médailles (26 en or, 18 en argent et 26 en bronze) et complète le podium final. La Russie (56 médailles: 19 en or, 18 en argent et 19 en bronze) et l’Allemagne (42 médailles: 17 en or, 10 en argent et 15 en bronze) prennent la quatrième et cinquième place. Le Brésil, pays organisateur, finit 13e de ce classement avec 19 médailles (dont 7 en or), contre 17 (dont 3 en or) ramenées de Londres en 2012. La Belgique, grâce à Greg Van Avermaet (or), Nafi Thiam (or), Pieter Timmers (argent), l’équipe masculine de hockey (argent), Dirk Van Tichelt (bronze) et Jolien D’Hoore (bronze), partage la 35e place avec la Thaïlande.

Des Jeux sans flamme et sans fans

Rio de Janeiro a rempli son contrat. Les crises diverses et multiples n’ont pas empêché le bon déroulement des Jeux Olympiques d’été de la XXXIe Olympiade. L’ambition dantesque tous les quatre ans d’organiser l’équivalent de 42 championnats du monde dans 28 sports différents en 16 jours a été réalisée.

Les retards dans les travaux, les problèmes budgétaires et les menaces extérieures en termes de sécurité et de santé n’ont pas entravé le plus grand événement organisé à l’échelle de la planète. Les infrastructures sportives ont répondu à l’attente. A l’exception de l’eau du bassin de plongeon polluée par une algue, qui a rendu l’eau verte, aucun désagrément n’a perturbé les compétitions. Est-ce à dire que Rio restera comme un des plus grands moments dans l’histoire des Jeux? Sans doute que non. Il a manqué une flamme à ces JO. A commencer par la flamme olympique. Venue d’Olympie, elle a traversé tout le pays, est apparue lors de la cérémonie d’ouverture, puis a été invisible sur les sites de compétition, quels qu’ils fussent. Ni le Parc Olympique, ni le Stade Olympique, traditionnel gardien de la flamme, n’ont arboré ce symbole. Les organisateurs l’avaient placé au centre-ville, à côté d’une cathédrale. Les Jeux ont aussi manqué de flamme en termes de ferveur. A l’exception des compétitions où les Brésiliens s’alignaient et s’illustraient, le public était très dispersé sur les gradins et l’ambiance parfois feutrée. Et quand il y avait de la ferveur, elle était teintée d’un esprit partisan parfois contraire aux valeurs olympiques. Demandez à Charline Van Snick, à David Goffin, au perchiste français Renaud Lavillenie, ou aux compétiteurs argentins en général, ce qu’ils pensent du public brésilien qui n’a pas hésité à les siffler ou à se réjouir de leurs erreurs parce qu’ils étaient en compétition face à des locaux. Dès la cérémonie d’ouverture, le ton avait été donné, lors du défilé de la délégation argentine. Les Jeux, c’est aussi une ambiance hors des stades, le plaisir, la joie de côtoyer des gens venus du monde entier. Les étrangers étaient peu nombreux. Derrière les arènes sportives, le décorum était réduit au minimum. Des kilomètres de barrières qui auraient dû être recouvertes de bâches aux couleurs chatoyantes des Jeux, s’alignaient nues, laissaient apparaître les reliquats des chantiers à peine achevés. Certains trouvaient tout cela même anxiogène. Les médias, habitués de ce grand rendez-vous, ont largement estimé que Rio ne ferait pas partie des meilleurs souvenirs, en termes d’organisation générale, d’information, de conditions de travail, de transports, parfois défaillants, de restauration et de logement. Sur ce point, même les athlètes au Village Olympique ont eu de nombreux problèmes au tout début des Jeux. Aucun scandale de dopage majeur n’a éclaboussé la quinzaine sportive.

Seule l’arrestation de Patrick Hickey, président des Comités Olympiques Européens (COE) et membre du comité exécutif du CIO, soupçonné d’avoir revendu illégalement des billets d’entrée, et la fausse agression inventée par des nageurs américains, ont entaché ces Jeux. L’exclusion avant les Jeux de plus d’une centaine d’athlètes russes impliqués dans le dopage n’a pas nui aux compétitions. Il faudra toutefois attendre encore quelques années pour être certain que tous les champions olympiques de Rio étaient bien dignes de leur titre. Huit ans après sa victoire à Pékin, le relais russe féminin du 4X100 m d’athlétisme s’est vu officiellement retirer sa médaille d’or après la nouvelle analyse des échantillons. Une des relayeuses russe était dopée. Ce sont donc les Belges Olivia Borlée, Hannah Mariën, Elodie Ouedraogo et Kim Gevaert qui vont devenir officiellement championnes Olympiques.

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