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Revenu universel: des effets positifs déjà après quelques mois

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

La Finlande est le premier pays européen à tester le revenu universel au niveau national. Le gouvernement a lancé début janvier un programme grâce auquel 2000 personnes âgées de 25 à 58 ans perçoivent 560 euros par mois, sans contrepartie. Certains bénéficiaires déclarent déjà être moins stressés.

Marjukka Turunen, à la tête du département de la sécurité sociale en Finlande (Kela) qui pilote le projet, a expliqué au site Kera News qu’en percevant 560 euros par mois d’allocation, les bénéficiaires disent ressentir moins d’anxiété et de stress. « Il y avait cette femme qui disait qu’elle était apeurée à chaque fois que le téléphone sonnait que ce soit les services du chômage qui lui propose un boulot, mais cette dame devait prendre soin de ses parents et ne pouvait pas travailler », raconte-t-elle au site Business Insider.

Le revenu universel de base est vu comme une solution à la pauvreté. Ses partisans avancent que le système fournit aux plus pauvres exactement ce dont ils manquent, afin de payer des réparations dans leur maison, acheter une voiture pour aller au travail ou encore, pour épargner. Ce n’est certes pas suffisant pour vivre, mais cela leur évite de sombrer dans la précarité.

Cette sécurité de revenus financiers est couplée à d’autres bienfaits pour les allocataires, témoigne l’un d’eux. Scott Santens reçoit un revenu de base depuis quelques années via le site de crowdfunding Patreon. Il avance que cette allocation permet de redistribuer le pouvoir au sein de la classe moyenne – et notamment pour se permettre de refuser des jobs peu attrayants – et qu’elle promeut la confiance.

Le système finlandais est une version quelque peu modifiée du concept. Certaines conditions sont en effet requises pour pouvoir en profiter. Alors que les partisans de l’allocation universelle sont pour une distribution inconditionnelle du revenu, la Finlande a décrété lors de son lancement en 2016 qu’elle ne l’offrait qu’aux personnes en recherche d’emploi et bénéficiant déjà d’une allocation chômage. Cependant, s’ils viennent à trouver du travail pendant la période test de deux ans, ils continueront à toucher le revenu supplémentaire de 560 euros chaque mois.

Renforcer la confiance

Citée par Le Monde, Marjukka Turunen déclare que le système actuel pousse certains chômeurs à refuser une offre d’emploi peu rémunérée, de peur de se retrouver dans une situation financière plus difficile que lorsqu’ils étaient au chômage. « Certaines personnes resteront peut-être dans leur fauteuil, d’autres iront travailler, nous n’en savons rien, mais celles qui restent dans leur divan, au moins, ne sont pas stressées « , estime-t-elle.

La responsable du programme insiste sur le fait qu’elle ne fournira pas de données officielles avant 2018. Les personnes s’adressant à la presse ne représentent qu’une petite partie du panel.« Les résultats doivent être pris avec beaucoup de précautions en fonction des informations que nous obtiendrons à la fin de l’année prochaine ».

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