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Puissant séisme au Népal: des centaines de morts et des alpinistes piégés sur l’Everest

Un puissant séisme de magnitude 7,8 a fait près de 1.200 morts, selon un bilan encore provisoire, et provoqué d’importantes destructions au Népal, les violentes secousses ébranlant aussi certaines régions du nord de l’Inde, en Chine et du Bangladesh. Selon Minendra Rijal, le ministre népalais de l’Information, le bilan pourrait s’élever à 4.500 morts, soit le triple des estimations actuelles.

« Le bilan a atteint 1.170 tués », a annoncé en fin de journée à l’AFP le porte-parole de la police népalaise Kamal Singh Bam. Plusieurs dizaines de personnes seraient également mortes en Inde et en Chine. Le bilan des morts au Népal devrait être beaucoup plus lourd et les agences humanitaires sur place avaient du mal à évaluer l’ampleur des destructions et des besoins. « On essaie d’évaluer l’ampleur de la catastrophe », a confié à l’AFP un responsable de l’ONG Médecins du Monde. Selon Minendra Rijal, le ministre népalais de l’Information, le bilan pourrait s’élever à 4.500 morts, soit le triple des estimations actuelles. Kantipur, un site népalais d’information, indique également que, selon la police, 45.000 personnes seraient blessés.

Un puissant séisme de magnitude 7,9 a ébranlé samedi le Népal, selon l’Institut américain de géophysique (USGS), et de fortes secousses ont été ressenties dans ce pays himalayen et dans certaines régions d’Inde. Le tremblement de terre s’est produit à 77 kilomètres au nord-ouest de Katmandou, où des murs se sont effondrés et des familles se sont ruées à l’extérieur des habitations, selon les médias.

« Autour de moi, les murs des maisons se sont effondrés dans la rue. Toutes les familles sont dehors dans la cour, blotties les unes contre les autres, les secousses continuent », a rapporté un journaliste de l’AFP à Katmandou.

La magnitude du séisme initialement évaluée à 7,5 a été ensuite revue à la hausse à 7,9, avec une profondeur de 15 km, selon l’USGS. Le tremblement de terre a frappé à 68 km à l’est de la ville touristique de Pokhara. Selon les médias locaux, les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes, et ont été ressenties en Inde voisine, jusqu’à la capitale, New Delhi. « Nous sommes en train de réunir davantage d’informations et nous nous efforçons de venir en aide à ceux qui ont été touchés, chez nous et au Népal », a tweeté le Premier ministre indien. L’immeuble de l’AFP à New Delhi a été évacué à deux reprises, a indiqué un correspondant de l’agence. En 2011, un séisme de magnitude 6,9 avait ébranlé le nord-est de l’Inde, secouant le Népal, et faisant 110 morts.

Des alpinistes pris dans le séisme sur l’Everest

Des alpinistes se trouvant sur le mont Everest ont été pris dans le puissant séisme qui a frappé plusieurs régions du Népal samedi, faisant au moins 449 morts dans le pays. Deux alpinistes expérimentés ont raconté qu’un mouvement de panique s’était emparé du camp de base où se trouvaient de nombreuses équipes de grimpeurs, et qui a été « sérieusement endommagé ». L’un d’entre eux a ajouté que le séisme avait aussi provoqué une « énorme avalanche ». « Sorti en courant de ma tente pour me sauver la vie. Sain et sauf. Beaucoup, beaucoup de monde dans la montagne », a twitté un alpiniste roumain, Alex Gavan, qui se préparait à attaquer la montée près de Lhotse, le quatrième plus haut sommet du monde. Un autre alpiniste, Daniel Mazur, a précisé que son équipe était restée coincée au camp numéro 1, un peu plus haut dans la montagne, juste après le séisme, ajoutant que le camp de base est sérieusement endommagé. Quelque 700 alpinistes se trouvent dans le district de Solukhumbhu où se trouve l’Everest, dont 300 devraient être retenus au camp de base, a indiqué le numéro deux de la police, Chandra Dev Rai. « Nous essayons de les atteindre, de voir s’ils sont en sécurité, mais les téléphones ne fonctionnent pas », a-t-il déclaré à l’AFP depuis la ville de Solukhumbhu.

Le centre historique de Katmandou ravagé par le séisme

Un socle décapité, un nuage de poussière, des corps enfouis sous les décombres : les ruines de la grande tour Dharhara, monument du 19ème siècle, étaient samedi à l’image du centre historique de Katmandou. Dans l’après-midi, la population et la police creusaient à mains nues la poussière et fouillaient les monticules de briques pour essayer désespérément d’en extraire des rescapés. Dharmu Subedi, 36 ans, qui se trouvait juste à l’extérieur de la tour au moment de la secousse, s’est soudain retrouvé enseveli. « C’était difficile de respirer mais j’ai réussi à me déplacer lentement dans les débris. Ensuite quelqu’un m’a tiré. Je ne sais pas où sont mes amis », déclare-t-il sur son lit d’hôpital. Une équipe de secouristes était déployée sur le site de Dharhara. « Nous ignorons combien sont encore ensevelis », a déclaré le porte-parole de la police de Katmandou Dinesh Acharya. Un photographe de l’AFP sur place a recensé au moins une dizaine de cadavres retirés des ruines. Edifiée pour la première fois en 1832, reconstruite après le tremblement de terre de 1934, et mesurant 50 mètres, la tour Dharhara était l’un des monuments majeurs du patrimoine de Katmandou, avec la place Durbar ou de la stupa Swayambunath. De couleur blanche et surmontée d’une flèche en bronze, Dharhara était particulièrement prisée des étrangers ainsi que des familles népalaises le week-end pour sa vue panoramique sur la vallée. L’édifice abritait un sanctuaire hindou dédié au dieu Shiva en son sommet. Centre historique de Katmandou classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la place Durbar, près de la tour, offrait le même spectacle de désolation. Plusieurs bâtiments s’étaient effondrés sur eux-même, déversant un torrent de briques et de planches sur la chaussée. Erigés par les rois Malla entre les 12ème et 18ème siècles, les édifices de la place Durbar constituent « une symbiose unique de l’hindouisme, du bouddhisme et du tantrisme », explique le site de l’UNESCO.

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