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Panama Papers : il y aurait 24 000 intermédiaires !

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Il s’agit essentiellement de banques, d’avocats et de sociétés d’audit. L’information ressort d’un rapport des écologistes européens, qui ont épluché les documents du scandale panaméen, mais aussi ceux d’OffShoreLeaks et des BahamasLeaks.

Il y a neuf mois éclatait le scandale des Panama Papers. Il révéla que des chefs de gouvernement, des sportifs et autres célébrités détenaient des biens dans plus de 200 000 sociétés offshore ouvertes via le cabinet d’avocats Mossack Fonseca, à Panama. Or, d’autres intermédiaires ont joué un rôle essentiel dans ces montages fiscaux. C’est ce qui ressort d’un rapport des Verts européens qui ont épluché les documents des Panama Papers, de l’OffshoreLeaks et des BahamasLeaks. Ils recensent ainsi plus de 24 000 intermédiaires (banques, avocats, sociétés d’audit). La plupart se trouvent dans des pays asiatiques, essentiellement à Hong Kong (près de 5 000 ! ). Un quart sont basés en Europe, le Royaume-Uni (1 540 intermédiaires) et la Suisse (avec les banques UBS et Crédit Suisse) figurant en tête de liste. Le Luxembourg est également surreprésenté (403 intermédiaires, dont la prestigieuse Banque internationale du Luxembourg). Dans le top 10 de l’UE, la Belgique, elle, en compte 51.

Pointés devant le Parlement européen

Ces intermédiaires ont aussi été évoqués devant la commission Panama du Parlement européen par plusieurs experts et académiques. L’un d’eux a expliqué que 10 à 12 % des richesses globales mondiales sont placées dans des zones offshore grâce à ces intermédiaires. C’est une véritable industrie de l’évasion fiscale et du blanchiment qui est ainsi organisée. La responsabilité des Big Four (PwC, Ernst&Young, KPMG, Deloitte), qui se trouvent au coeur du système, a été soulignée. Daniel Hall, du bureau international Burford Capital, a suggéré de renforcer les mesures répressives, y compris les pénalités financières ou le retrait de licences professionnelles, ce qui aurait pour effet d’augmenter le coût d’intervention de ces intermédiaires, vu les risques pris, et donc de diminuer les placements offshore.

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