© AFP

Maroc: des dizaines de blessés après des heurts entre forces de l’ordre et manifestants

Des affrontements ont opposé jeudi après-midi les forces de l’ordre et des manifestants à Al Hoceïma, sur la côte nord du Maroc, et dans les localités avoisinantes.

Ces violences ont fait des dizaines de blessés des deux côtés, selon la préfecture locale, qui parle de 72 blessés parmi les forces de l’ordre à la suite de jets de pierre et de 11 du côté des manifestants, à cause du gaz lacrymogène. Les forces de sécurité tentaient d’empêcher une grande marche prévue de longue date de se tenir.

Les sympathisants du « Hirak », nom donné localement au mouvement de protestation qui agite le Rif, région historiquement frondeuse du royaume, avaient maintenu, malgré l’interdiction des autorités, leur appel à cette « marche du million » pour réclamer la libération de leurs compagnons. Initialement, cette manifestation visait à dénoncer la marginalisation de la région. Peu avant 17h00, ils ont commencé à se regrouper dans plusieurs points de la ville, mais les forces de l’ordre, déployées en nombre, intervenaient systématiquement pour charger les manifestants et disperser tout rassemblement.

Le président pour Al Hoceïma de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), Mustapha Allach, a déploré d' »importantes entraves aux libertés ». « Depuis le début de la contestation, la ville n’a jamais été autant en état de siège », a-t-il indiqué à l’AFP, faisant état de « nombreuses arrestations de manifestants ».

Des journalistes sur place rapportent avoir vu notamment l’arrestation d’Hamid El Mahdaoui, patron d’un site d’information local. Le parquet d’Al Hoceïma a annoncé jeudi soir l’ouverture d’une enquête sur ce journaliste marocain engagé, accusé d’avoir « invité » des personnes à « participer à une manifestation interdite et à contribuer à son organisation ».

Depuis la mort fin octobre 2017 d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures, la province d’Al-Hoceïma a été le théâtre de nombreuses manifestations pour exiger le développement de cette région que ses habitants jugent marginalisée. La relance par l’Etat d’un vaste plan d’investissements et de chantiers d’infrastructures n’a pas suffi à désamorcer la colère.

Contenu partenaire