Les cinq grandes affaires d’espionnage entre Moscou et Londres (en images)
Ancien n°2 du contre-espionnage britannique, Kim Philby est démasqué en 1963: c’est une taupe de Moscou, membre du « Cambridge Five », réseau d’agents soviétiques actif en Grande-Bretagne dans les années 1940. L’URSS avait recruté ces agents dans les années 1930 à l’Université de Cambridge. Ils occupaient notamment des postes aux services de renseignements intérieurs (MI5) et extérieurs (MI6). Découvert, Philby s’enfuit en Union soviétique, où il meurt en 1988. Une vidéo de 1981 le montre expliquant ses techniques à des membres de la Stasi, la police politique d’ex-RDA. Il avait sympathisé avec des archivistes du MI6 pour ramener chez lui des documents classifiés.
L’agent britannique George Blake propose ses services aux Soviétiques dans les années 50 après avoir été témoin de bombardements américains sur des civils en Corée. Il fournit les noms de centaines d’agents au KGB et révèle l’existence d’un tunnel secret à Berlin-Est utilisé pour espionner les Soviétiques. Dénoncé par un agent double polonais, il est condamné en 1961 à 42 ans de réclusion en Grande-Bretagne. Il s’échappe de prison cinq ans après. Il a fêté ses 95 ans en Russie en novembre, assurant être toujours fidèle aux idéaux socialistes.
John Profumo, ministre de la Guerre et étoile montante des Tories, est contraint de démissionner en juin 1963, en pleine guerre froide, après avoir admis une liaison avec une call-girl, Christine Keeler, qui entretenait en même temps une aventure avec l’attaché militaire soviétique à Londres, Eugene Ivanov. Ce scandale finit par coûter le pouvoir aux conservateurs, qui perdent les législatives suivantes.
En 1971, Londres expulse 105 diplomates et officiels soviétiques, un record, Moscou refusant de clarifier les activités de 440 de ses ressortissants en Grande-Bretagne. En représailles, 18 Britanniques sont expulsés d’URSS. En 1985, les services britanniques et soviétiques se livrent à l’une des dernières grandes passes d’armes de la Guerre froide, avec notamment l’expulsion de 37 agents du KGB et du GRU (renseignements militaires) hors de Grande-Bretagne. Cette mesure fait suite à la défection du colonel Oleg Gordievsky, le plus haut gradé du KGB jamais ramené dans les filets occidentaux: il travaillait depuis 10 ans pour les Britanniques.
Alexandre Litvinenko, ex-agent du FSB (services secrets russes), opposant au Kremlin en exil, décède en novembre 2006 d’un empoisonnement au polonium-210, substance radioactive très toxique. Une enquête britannique établit près de dix ans après la culpabilité de deux exécutants russes qui avaient pris un thé avec la victime dans un hôtel et conclut à la responsabilité de Moscou, qui dément. En novembre 2012, l’homme d’affaires russe Alexandre Perepilitchni, est retrouvé mort devant sa propriété du Surrey. Mort naturelle, estime la police. Mais des analyses demandées par une compagnie d’assurance-vie révèlent qu’il a ingéré une molécule associée au gelsemium, plante toxique venue d’Asie. En mars 2013, l’ex-oligarque russe Boris Berezovski, autre opposant au Kremlin en exil, est retrouvé pendu dans sa résidence près de Londres. Sa mort, « inexpliquée » selon la police britannique, éveille des soupçons, même si ses proches reconnaissent qu’il était déprimé.
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