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Le pari de Theresa May

Le Vif

Prenant tout le monde par surprise, la Première ministre britannique Theresa May a appelé mardi à la tenue d’élections législatives anticipées le 8 juin afin de renforcer sa majorité en vue des négociations du Brexit.

Pour valider la tenue du scrutin, trois ans avant sa date prévue, Mme May doit encore obtenir mercredi l’aval du parlement à la majorité des deux tiers.

Cela ne devrait poser aucun problème puisque le leader de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a immédiatement « accueilli favorablement » l’annonce.

La perspective d’élections anticipées et le scénario possible d’une Première ministre confortée par le vote populaire a aussitôt fait grimper la livre sterling qui a atteint son plus haut en deux mois face au dollar.

Côté UE, le scrutin anticipé « ne change pas les plans » des 27, a réagi un porte-parole du président du Conseil européen, alors que les négociations devraient commencer fin mai/début juin pour un divorce effectif prévu fin mars 2019.

Mme May compte tirer profit de l’extrême faiblesse des travaillistes dans les sondages pour asseoir son autorité et conforter sa majorité.

Elle a pris les rênes de l’exécutif, sans être élue, quelques jours après le coup de tonnerre du référendum du 23 juin 2016 où les Britanniques se sont prononcés à près de 52% pour un Brexit, conduisant son prédécesseur David Cameron à la démission.

– Popularité au zénith –

Les prochaines élections législatives n’étaient prévues que pour 2020. Mais Theresa May, dont la popularité est au zénith, a estimé que c’était le bon moment pour renforcer sa légitimité et avoir les coudées franches.

« Nous avons besoin de nouvelles élections et nous en avons besoin maintenant. Nous avons une opportunité unique de le faire avant d’entrer dans le vif des négociations » avec l’UE, a-t-elle déclaré.

Actuellement, le parti conservateur ne dispose que d’une courte majorité de 17 députés au parlement de Westminster et le gouvernement n’est pas à l’abri d’une rébellion dans son propre camp susceptible de freiner son action.

La tentation était grande d’accroître cette majorité avec des sondages qui prédisent tous un boulevard aux Tories face aux travaillistes et leur leader radical Jeremy Corbyn en cas d’élections anticipées.

Deux enquêtes d’opinion publiées au cours du week-end par les instituts YouGov et ComRes donnent 21 points d’avance aux conservateurs.

« Elle est au plus fort politiquement et elle a tout intérêt à empocher ce soutien politique aujourd’hui » avant que cela ne devienne « extrêmement difficile pour elle », a commenté une source diplomatique d’un pays européen. « La bonne nouvelle côté européen c’est que du coup elle sera moins fragile pour encaisser toutes les concessions qu’elle devra faire », a ajouté cette source.

-‘Revirement spectaculaire’-

Un mandat renforcé permettrait également à Mme May d’aborder plus sereinement la question de l’Ecosse qui s’est engagée sur la voie d’un nouveau référendum d’indépendance en réponse au Brexit, rejeté par une majorité d’Ecossais.

Réagissant à l’appel à des élections anticipées, La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a dénoncé « un des revirements les plus spectaculaires de l’histoire politique récente » destiné à « forcer un Brexit dur et imposer de nouvelles coupes budgétaires en chemin ».

Le risque -considéré comme faible par les analystes- pour Theresa May, qui a longtemps écarté le scénario d’élections anticipées, est que les europhiles se mobilisent fortement contre elle.

Le leader du parti libéral-démocrate, Tim Farron, a d’ores et déjà appelé les pro-UE à saisir « cette chance pour changer la direction de notre pays » et « éviter le désastre d’un Brexit dur », qui verrait une sortie du pays du marché unique.

« Chaque vote pour les conservateurs rendra les choses plus difficiles pour l’opposition qui veut nous empêcher de faire le boulot », a insisté Mme May.

Si elle a fini par se résoudre à ce scrutin « avec réticence », c’est seulement parce que « c’est l’unique moyen d’apporter de la stabilité pour les années à venir », a-t-elle assuré.

Législatives anticipées au Royaume-Uni pour mieux affronter le Brexit

Les divisions au parlement de Westminster « menacent nos chances de faire du Brexit un succès. Tenir ces élections est l’unique moyen d’assurer la stabilité pour les années à venir », a souligné la cheffe du gouvernement conservateur dans une déclaration solennelle devant sa résidence officielle du 10, Downing Street.

Pour valider la tenue du scrutin, la Première ministre doit encore obtenir mercredi l’aval du parlement à la majorité des deux tiers.

L’opposition travailliste a donc en théorie le pouvoir de bloquer l’initiative. Mais son leader Jeremy Corbyn a immédiatement « accueilli favorablement » l’annonce de Theresa May, laissant anticiper un feu vert sans équivoque des députés.

La perspective d’élections anticipées a immédiatement fait grimper la livre.

En poste depuis moins d’un an, Mme May compte tirer profit de l’extrême faiblesse des travaillistes dans les sondages pour conforter son mandat et sa majorité par le vote populaire avant les difficiles négociations sur la sortie de l’Union européenne.

Mme May a pris les rênes de l’exécutif, sans être élue, quelques jours après le coup de tonnerre du référendum du 23 juin 2016 où les Britanniques se sont prononcés à près de 52% pour un Brexit, conduisant son prédécesseur conservateur David Cameron à la démission.

Les prochaines élections législatives n’étaient prévues que pour 2020. Mais Theresa May, dont la popularité est au zénith, a estimé que c’était le bon moment pour renforcer sa légitimité et avoir les coudées franches, alors que s’ouvre une période de deux ans de discussions délicates avec l’UE.

« Nous avons besoin de nouvelles élections et nous en avons besoin maintenant. Nous avons une opportunité unique de le faire avant d’entrer dans le vif des négociations » avec l’UE, a-t-elle déclaré.

Boulevard pour les Tories

Le leader du parti libéral-démocrate, Tim Farron, a quant à lui appelé les pro-UE à saisir « cette chance pour changer la direction de notre pays » et « éviter le désastre d’un Brexit dur », qui verrait une sortie du pays du marché unique, comme le préconise Theresa May.

A ce jour, le parti conservateur ne dispose que d’une courte majorité de 17 députés au parlement de Westminster et le gouvernement n’est pas à l’abri d’une rébellion dans son propre camp susceptible de freiner son action.

La tentation était grande d’augmenter cette majorité puisque les sondages prédisent tous un boulevard aux Tories face aux travaillistes et leur leader radical Jeremy Corbyn en cas d’élection anticipée.

Deux enquêtes d’opinion publiées le week-end dernier par les instituts You Gov et ComRes ont encore donné 21 points d’avance aux conservateurs, un gouffre que Theresa May a donc finalement choisi d’exploiter.

Si le scénario d’élections anticipées donnait lieu à des spéculations récurrentes, l’annonce mardi en milieu de matinée par Downing Street que l’ancienne ministre de l’Intérieur allait s’exprimer une heure plus tard devant sa résidence officielle a pris tous les observateurs par surprise.

Ces dernières semaines, les services de la Première ministre avaient vigoureusement écarté la tenue de telles élections. Mme May a dit avoir longtemps réfléchi avant de se résoudre « avec réticence » à appeler de nouvelles élections.

Mme May a formellement déclenché le processus de sortie de l’UE le 22 mars, soit neuf mois après le référendum, ouvrant la voie à deux ans de négociations pour défaire les liens tissés pendant 44 ans entre le Royaume-Uni et l’UE.

Les discussions ne devraient pas commencer véritablement avant fin mai/début juin pour un départ effectif du Royaume-Uni de l’UE prévu fin mars 2019.

Brexit: les élections britanniques ne « changent pas les plans » des 27

Les élections anticipées britanniques du 8 juin, proposées mardi par la Première ministre Theresa May, « ne changent pas les plans » des 27 pour les négociations à venir du Brexit, a indiqué à l’AFP un porte-parole du président du Conseil européen.

« Les élections britanniques ne changent pas nos plans de l’UE à 27 », a déclaré Preben Aaman, interrogé sur l’impact de ce scrutin sur le calendrier des négociations, dont des responsables européens ont estimé qu’elles pourraient commencer à partir de la fin mai.

Les dirigeants des 27 doivent adopter le 29 avril, lors d’un sommet à Bruxelles, leurs « orientations de négociations », sur la base de propositions déjà présentées par le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Des « directives » de négociations, plus détaillées, doivent ensuite être adoptées par les pays membres de l’UE, sans le Royaume-Uni, le 22 mai.

« Cela permettra aux 27 de commencer les négociations », a rappelé le porte-parole.

Ces négociations seront menées côté européen par le Français Michel Barnier, désigné par la Commission européenne, et son équipe, sur la base du mandat confié par les 27.

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