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L’Italie veut « des garanties » pour faire accoster un navire italien avec des migrants

Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a réclamé mercredi « des garanties » avant d’autoriser un navire des garde-côtes italiens à accoster dans un port de la péninsule avec une soixantaine de migrants à bord, réaffirmant la fermeté italienne sur ce sujet.

Parmi les quelque 67 migrants transbordés mardi sur le navire « Diciotti » des garde-côtes, certains sont soupçonnés de s’être révoltés, par peur d’être ramenés en Libye, contre l’équipage d’un navire italien qui les avait recueillis aux large des côtes libyennes. L’équipage du Vos Thalassa, après avoir reçu des menaces, a été contraint de s’enfermer dans la salle des contrôles du navire et a appelé à l’aide le centre de secours en mer basé à Rome afin de dénouer la situation, selon des reconstitutions rapportées par les médias italiens.

« Pour le moment, pas de port » pour le Diciotti, a affirmé mercredi devant la presse Matteo Salvini, assurant que les éventuels « auteurs de menaces ou d’agressions ne finiront pas à l’hôtel mais en prison ». Selon des informations de presse, le « Diciotti » des garde-côtes pourrait néanmoins accoster au port sicilien de Trapani mercredi en fin de journée.

En poste depuis le 1er juin, M. Salvini, qui est aussi vice-Premier ministre et chef de file de la Ligue (extrême droite), a décidé il y a un mois d’interdire l’accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, position qui marque la nouvelle ligne dure de l’Italie en matière migratoire.

Voulant réduire à zéro le nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes, il doit rencontrer ses homologues autrichien et allemand à Innsbruck, en Autriche, en marge d’une rencontre des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne prévue jeudi. Après avoir bloqué les navires des ONG, Matteo Salvini compte profiter de cette réunion pour demander à ses partenaires « de ne pas diriger vers des ports italiens des navires actuellement en mission internationale en Méditerranée », la position de l’Italie étant de partager avec l’UE la gestion des flux migratoires.

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