Paolo Gentiloni © AFP

L’Italie a « la tête haute » sur la question des migrants

Le Vif

L’Italie a « la tête haute » sur la question migratoire, a déclaré mardi le chef du gouvernement italien, Paolo Gentiloni, alors qu’Amnesty International a accusé Rome et l’Europe de « complicité » dans les abus subis par les migrants en Libye.

« Finalement, les projecteurs se sont allumés sur la situation des droits humains en Libye. C’est notre mérite », a assuré M. Gentiloni lors de deux discours devant les sénateurs puis les députés avant le sommet européen à Bruxelles.

Selon lui, c’est grâce aux accords signés entre Rome et Tripoli pour freiner les flux de migrants que les agences de l’ONU peuvent désormais intervenir en Libye et que les rapatriements volontaires depuis la Libye sont passés « de moins de 3.000 l’année dernière à plus de 15.000 aujourd’hui et pourraient dépasser 20.000 cette année ».

En Italie, « les arrivées de migrants ont baissé de 30% cette année et de 69% sur les cinq derniers mois. Depuis le 1er juillet, cela représente une baisse de 80.000 personnes par rapport à 2016, un résultat qu’il aurait été impensable de prévoir », a-t-il rappelé.

« Il n’y a pas de baguette magique derrière ces chiffres », a-t-il insisté, en évoquant « un travail énorme » avec les gardes-côtes libyens, « les autorités libyennes, les communautés locales, les milices et les forces en présence », ainsi qu’avec les pays d’origine et de transit des migrants.

Dans ce contexte, l’Italie « peut avoir la fierté d’être le pays qui donne le bon exemple en Europe à la fois pour accueillir et sauver des vies en mer et pour infliger aux trafiquants d’êtres humains des défaites sérieuses, mesurables et, je l’espère, stables », a insisté M. Gentiloni.

Compte tenu de ces résultats, lors du sommet de Bruxelles « nous allons demander si le moment est finalement arrivé d’investir tous ensemble (sur la question migratoire). Je suis relativement optimiste », a-t-il assuré.

Dans un rapport publié mardi, Amnesty International a accusé les gouvernements européens de complicité dans la détention des migrants dans des conditions épouvantables en Libye, reprochant à l’UE et plus particulièrement à Rome son appui aux garde-côtes libyens impliqués, selon l’organisation, dans le trafic d’êtres humains.

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