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Jesus Malverde, le saint très kitsch des trafiquants de drogue

Muriel Lefevre

La cérémonie a lieu tous les 3 mai dans la chapelle de Jesus Malverde, située dans l’Etat de Sinaloa (nord-ouest), berceau des plus grands trafiquants de drogue du pays comme Joaquin Guzman, alias « El Chapo », actuellement incarcéré aux Etats-Unis. La chapelle, construite en plein Culiacan, la capitale de l’Etat, se remplit à cette occasion d’une foule de fidèles de ce saint, qui n’est certes pas reconnu par l’Eglise catholique mais reste vénéré par des milliers d’adeptes de la « narcoculture ».

Cette communauté fait l’apologie du trafic de drogue à travers la musique ou des objets insolites comme des bijoux en forme de fusils et de feuilles de marijuana. Dans l’imagerie populaire, Jesus Malverde était considéré comme le Robin des bois mexicain. Ses fidèles assurent qu’il a existé et qu’il s’agissait d’un bandit de grand chemin du début du XXe siècle qui distribuait son butin aux pauvres. Il se cachait dans les montagnes verdoyantes de Sinaola, d’où son surnom de « mal verde ».

Apportant des cadeaux mais aussi des requêtes, les adeptes de Malverde défilent tous les 3 mai dans sa chapelle, tapissée de prières et de textes de remerciement des habitants. Dans le public cette année se trouvait un homme portant un t-shirt avec les portraits de Malverde et du Chapo, qui a dirigé le puissant cartel de Sinaloa et est actuellement jugé à New York. Au cours de la cérémonie, la petite statue de Jesus Malverde est sortie en plein air pour parcourir les rues de la ville sur le capot d’une camionnette, tandis que les fidèles suivent en procession, avec accrochés à leur cou des chaînes en or et des médaillons avec l’image du saint.

La procession longe même le siège du gouvernement de l’Etat de Sinaloa, tandis que la chapelle du saint Malverde se trouve juste en face des bureaux du gouverneur de l’Etat lui-même.

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