Matteo Salvini et Silvio Berlusconi en meeting à Rome le 1er mars 2018 © Reuters

Italie: Salvini (extrême droite) prêt à diriger le futur gouvernement

Le Vif

Matteo Salvini, chef populiste de la Ligue (extrême droite), s’est dit lundi prêt à diriger le futur gouvernement italien, estimant que la coalition de droite/extrême droite arrivée en tête aux législatives avait « le droit et le devoir de gouverner ».

« C’est une victoire extraordinaire », a-t-il commenté au cours d’une conférence de presse bondée au siège historique de la Ligue, dans un quartier tranquille du nord de Milan.

« Nous avons le droit et le devoir de gouverner dans les prochaines années », a-t-il ajouté, alors que sa coalition de droite/extrême droite est arrivée dimanche en tête, mais sans majorité, avec 37% de voix selon des résultats portant sur 99% des bureaux de vote. Avec 17,5% des voix, la Ligue devance Forza Italia de Silvio Berlusconi (14%).

Le Mouvement 5 étoiles, premier parti du pays avec plus de 32% des voix, a lui aussi revendiqué lundi de former le gouvernement.

M. Salvini a précisé qu’il parlerait « dans les prochaines heures » avec ses alliés, en particulier avec Silvio Berlusconi.

Il s’est dit « attaché à l’accord » prévoyant que le parti arrivé en tête des votes au sein de la coalition prenne les rênes du prochain gouvernement. « Je ne dis pas moi, mais notre équipe est prête! », a-t-il ajouté, avec un large sourire.

« Les accords entre amis sont clairs et se maintiennent », a-t-il encore commenté, en précisant que techniquement, c’était au président italien Sergio Mattarella de désigner la personne chargée de former le futur gouvernement.

Inéligible depuis une condamnation pour fraude fiscale, M. Berlusconi avait choisi Antonio Tajani, président du Parlement européen, pour diriger le gouvernement en cas de victoire de la coalition et de pôle position de Forza Italia.

Un homme aux antipodes des slogans eurosceptiques de Matteo Salvini, qui a par exemple répété lundi que l’euro était « une monnaie erronée et un choix erroné ».

Il a aussi remercié et taclé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker: « plus Juncker parlera, plus nous prendrons de voix ».

Selon lui, l’Europe doit avant tout avoir peur « des délinquants et des parasites » plutôt que des mouvements populistes, un terme qu’il revendique « fièrement » pour lui-même.

L’Italie ne veut plus des « bien-pensants chics », a-t-il insisté en rendant hommage à son amie française Marine Le Pen, présidente du Front national.

Pour autant, M. Salvini s’est dit très clairement opposé à tout accord avec le M5S: « N, O, N, NON, et soulignez trois fois ! ».

« Cela ne me plait pas de changer d’équipe lors d’une partie en cours », a-t-il assuré, précisant qu’il ne participerait pas à un gouvernement semblable à une soupe « minestrone » composée de nombreux ingrédients différents.

Se posant déjà en chef de gouvernement, il s’est toutefois dit prêt à rencontrer tout le monde car « écouter est un devoir, comprendre est un devoir, évaluer la validité des certaines propositions est un devoir ».

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