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Hamon et Macron, chouchous des politiques belges

Le Vif

S’ils étaient Français, pour qui voteraient les ténors francophones de la politique belge? A ce petit jeu de politique fiction, c’est Benoît Hamon (PS) et surtout Emmanuel Macron (En Marche) qui l’emportent haut la main alors que François Fillon, englué depuis des semaines dans un scandale d’emplois fictifs au profit de sa femme et de ses enfants, ne séduit plus personne.

Du côté du PS belge, on se range comme un seul homme derrière Benoît Hamon, qui a remporté les primaires de la gauche française face à l’ancien Premier ministre Manuel Valls. « La victoire de Benoît Hamon sera celle du coeur, des idées neuves et du magnifique idéal socialiste », avait ainsi affirmé Elio Di Rupo lors du meeting du candidat français à Bruxelles. « Je suis venu exprimer mon soutien à Benoît Hamon. Un soutien fraternel mais aussi vigoureux et déterminé », avait-il ajouté en vantant le « programme de rupture » du socialiste français.

Dans la salle, ce soir-là, on avait pu croiser plusieurs figures du PS belge, dont Yvan Mayeur, Frédéric Daerden, Ahmed Laaouej, Laurette Onkelinx ou encore Marie Arena. Paul Magnette, lui, était présent quelques jours plus tôt à Bercy, où Benoît Hamon avait rassemblé quelque 20.000 personnes.

Le socialiste peut également compter sur le soutien des écologistes belges, lui qui a réussi à rallier Yannick Jadot, le candidat des verts français, à sa cause.

Si Benoît Hamon est le candidat « naturel » du PS et d’Ecolo, la situation est plus compliquée du côté du MR où c’est Emmanuel Macron, l’ancien ministre socialiste de l’Economie, qui semble remporter les suffrages après la victoire du conservateur François Fillon face à Alain Juppé aux primaires de la droite. Lors des élections présidentielles précédentes, le MR s’était clairement rangé derrière Nicolas Sarkozy, plusieurs élus MR, dont Daniel Bacquelaine et Denis Ducarme, ayant même lancé, en 2012, un comité pour sa réélection. Cette fois, après avoir soutenu Alain Juppé lors des primaires, les réformateurs francophones, tout comme les élus du cdH après le ralliement de François Bayrou, penchent plutôt pour Macron, dont le programme économiquement libéral, pro-européen et progressiste peut les séduire. « Ni de gauche, ni de droite, il est libéral sur le plan économique. C’est un homme pragmatique conscient des défis de la société de demain », avait ainsi récemment confié le président du MR, Olivier Chastel, à la Libre.

Quant à François Fillon, son conservatisme sociétal, notamment sur la question de l’avortement ou du mariage pour tous, et les affaires dans lesquelles il est embourbé semblent le priver de tout partisan du côté belge même si, lors de la primaire de la droite et du centre fin 2016, Pierre-Yves Jeholet lui avait apporté son soutien.

Enfin, le PTB n’est pas insensible au discours de Jean-Luc Mélenchon et de sa « France insoumise » prônant la « refondation démocratique » des traités européens, le rejet des accords de libre-échange avec l’Amérique du Nord et l’imposition aux multinationales de normes sociales et environnementales contraignantes.

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