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France : plus d’un million de voyageurs sans trains après l’agression d’un conducteur

Environ 1,2 million de voyageurs se sont retrouvés jeudi à Paris et sa banlieue sans trains sur la ligne ferroviaire la plus chargée d’Europe, les conducteurs s’étant mis en grève pour dénoncer l’agression dont a été victime un des leurs, qui a eu le nez fracturé.

La ligne A du RER (Réseau express régional) qui a été touchée relie sur 76 km la banlieue ouest à la banlieue est, en traversant Paris en son milieu, avec des gares desservant notamment son coeur historique, le centre des affaires de la Défense (banlieue ouest) et le parc de loisirs Disneyland (banlieue est).

Elle dessert 40% des emplois et est utilisée par 30% de la population de Paris et sa région. En heure de pointe, 2.600 voyageurs peuvent être transportés toutes les deux minutes. L’interruption totale du trafic sur cette ligne, aussi longue et pour un incident de cette sorte, est une première. Les conducteurs ont décidé d’un « arrêt de travail spontané », selon la direction de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), après l’agression commise contre l’un des leurs mercredi soir dans une gare de la banlieue parisienne. Selon une source policière, un signal d’alarme a été actionné lorsqu’un passager a eu la main coincée par la fermeture d’une porte. Le conducteur du train a alors quitté sa cabine « pour réarmer le système d’alarme » qui avait été déclenché, et l’homme qui avait eu la main coincée, « énervé », lui a donné « un coup de tête » avant de prendre la fuite.

Le conducteur a eu le nez fracturé. L’arrêt du trafic a provoqué la pagaille. Dans les banlieues, auto-stop et marche forcée ont été le lot de nombreux usagers. Des lignes de bus spéciales ont été mises en place pour tenter de pallier l’absence des trains. Le patron de la RATP, Pierre Mongin, a présenté ses excuses. « L’interruption spontanée du trafic sans respect des règles de préavis n’est pas une réponse appropriée à ce genre de situation », a-t-il dit, regrettant la « gêne occasionnée aux voyageurs » et tout en condamnant « fermement » une « inadmissible agression ». Une reprise partielle du trafic était espérée jeudi en fin d’après-midi, selon la RATP.

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