Le conservateur Mariano Rajoy se présentera à l'investiture le 30 août, sans aucune garantie de réussite. © AFP

Espagne: les socialistes bloqueront l’investiture de Rajoy

Les socialistes espagnols ont confirmé lundi qu’ils voteraient non au maintien au pouvoir du conservateur Mariano Rajoy, augmentant le risque que les Espagnols doivent retourner aux urnes pour la troisième fois en un an.

« Nos électeurs ont voté pour que Rajoy s’en aille », a déclaré le secrétaire général du parti socialiste Pedro Sanchez après une réunion d’une demi-heure avec le chef du gouvernement sortant, entrevue qu’il a qualifiée de « parfaitement superflue ». La veille, le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy était parvenu à un accord avec les centristes de Ciudadanos, s’assurant ainsi, avec une députée d’un parti régional des Canaries, du soutien de 170 députés sur 350. Il se présentera une première fois mardi pour obtenir la confiance des députés et devrait échouer à obtenir la majorité absolue, de 176 voix.

Lors d’un second vote prévu vendredi, M. Rajoy n’aurait besoin que d’une majorité relative, mais ni les socialistes ni les autres forces politiques ne sont disposés à s’abstenir pour la lui accorder. Si d’ici la fin octobre aucun gouvernement n’a pu être formé, la chambre sera dissoute et des élections convoquées le 25 décembre, les troisièmes en un an. Le conservateur a mis la pression sur les socialistes, affirmant que les plus de huit mois sans gouvernement élu commençaient « à miner notre crédit comme pays », évoquant « un vrai risque que l’on commence à nous prendre pour des rigolos ».

Le leader de gauche a critiqué l’accord en 150 points entre PP et Ciudadanos, qui selon lui « perpétue les politiques économiques nuisibles pratiquées et imposées ces quatre dernières années » par le PP, seul aux manettes de 2011 à 2015. Il a accusé M. Rajoy de « vouloir faire chanter les Espagnols » en choisissant la date du premier vote d’investiture de façon à ce qu’un hypothétique troisième scrutin tombe lieu le jour de Noël. « Le Parti socialiste ne cède pas au chantage ». Le gouvernement conservateur, formé en 2011, expédie les affaires courantes depuis les législatives du 20 décembre, lors desquelles le PP a perdu sa majorité absolue. Le paysage politique, fragmenté depuis ce scrutin entre quatre grandes forces politiques (conservateurs, socialistes, Podemos de gauche radicale et Ciudadanos), n’a pas permis d’investir un nouveau gouvernement, et de nouvelles élections le 26 juin n’ont pas changé la donne.

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