Andreas Lubitz, le co-pilote de l'Airbus A320 © BELGAIMAGE

Crash A320: le copilote avait déjà suivi des traitements pour des tendances suicidaires

Six jours après le crash de l’A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, les enquêteurs allemands ont révélé lundi que le jeune copilote, soupçonné d’avoir délibérément fait chuter l’avion, avait suivi un traitement pour des tendances suicidaires dans le passé, mais pas au moment du drame.

Le parquet de Düsseldorf a affirmé qu’Andreas Lubitz, 27 ans, avait été soigné pour des tendances suicidaires « il y a de nombreuses années, avant l’obtention de son permis de pilotage ». « Jusqu’à récemment, d’autres consultations chez des spécialistes de neurologie et de psychiatrie ont eu lieu, donnant lieu à des arrêts maladie, mais sans que soient attestées des tendances suicidaires ou de l’agressivité à l’égard d’autrui », a ajouté le procureur Ralf Herrenbrück.

Si le motif de ces arrêts de travail n’a pas été révélé, la justice a souligné que le copilote ne souffrait « pas d’une maladie organique ». Et rien, jusqu’ici, dans son environnement familial, amical ou professionnel n’a permis d’en apprendre plus sur d’éventuelles motivations.

A ce jour, la police n’a retrouvé aucune lettre annonçant un projet de faire s’écraser un avion ou revendiquant le crash de mardi qui a fait 150 morts, dont le copilote, selon le parquet de Düsseldorf, ville de l’ouest de l’Allemagne où Andreas Lubitz vivait partiellement. C

‘est la première fois depuis cette catastrophe qui a bouleversé l’Europe que les enquêteurs allemands livrent des informations sur l’état de santé psychique du jeune homme, qui travaillait depuis 2013 comme copilote chez Germanwings, filiale de Lufthansa. Jusqu’ici le parquet de Düsseldorf avait indiqué qu’il avait caché une maladie et qu’il faisait l’objet d’un arrêt de travail le 24 mars, le jour du crash, mais sans donner le moindre détail sur sa pathologie. La justice allemande avait expliqué avoir retrouvé des certificats d’incapacité de travail déchirés à son domicile.

Le portrait qui se dessine peu à peu est celui d’un jeune homme, présenté comme sportif et très compétent par ses proches, souffrant de troubles psychiatriques même si le patron de la Lufthansa a assuré la semaine dernière qu’il était « à 100% capable de piloter » un avion. La direction de la compagnie aérienne avait révélé la semaine dernière qu’Andreas Lubitz avait interrompu sa formation de pilote pendant un certain temps il y a six ans, mais sans donner les raisons.

Sur les lieux du crash dans les Alpes françaises, les enquêteurs tentent toujours de localiser la deuxième boîte noire, contenant les données du vol. C’est « l’objectif majeur, depuis le début, et encore plus aujourd’hui », a indiqué lundi le capitaine de gendarmerie Yves Naffrechoux. La récupération des restes humains des 150 morts se poursuit également.

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