Donald Tusk © REUTERS

Brexit: l’offre de May « risque d’aggraver la situation » des Européens au Royaume-Uni

Le Vif

La proposition de Theresa May sur les droits des expatriés européens au Royaume-Uni après le Brexit est « en deçà de nos attentes » et « risque d’aggraver la situation » des Européens dans le pays, a mis en garde vendredi le président du Conseil européen Donald Tusk.

« Les droits des citoyens sont la première des priorités de l’UE à 27 » dans les négociations avec le Royaume-Uni, qui se sont formellement ouvertes lundi à Bruxelles, a souligné M. Tusk lors d’une conférence de presse concluant un sommet des dirigeants européens à Bruxelles.

« Si on compare » aux droits dont jouissent actuellement les Européens vivant au Royaume-Uni, « il est évident qu’il s’agit de réduire les droits des citoyens », a déploré M. Tusk. « Notre rôle pendant les négociations est de réduire ce risque », a-t-il ajouté.

Mme May a jugé au contraire avoir fait une proposition « équitable et sérieuse » à ses homologues européens jeudi soir, lorsqu’elle a levé un coin du voile sur les intentions de son pays concernant les droits des trois millions de ressortissants européens résidant au Royaume-Uni.

La Première ministre britannique a assuré, lors de son intervention, qu' »aucun citoyen de l’UE qui se trouve actuellement au Royaume-Uni de façon légale » ne sera forcé de « quiter le pays au moment où il sortira de l’UE ».

Mais elle a en même temps prévenu les 27 autres chefs d’Etat et de gouvernement qu’elle rejetait toute compétence de la Cour de justice de l’UE (CJUE) pour trancher les litiges sur les droits des citoyens de l’Union après le Brexit.

Seuls « les très respectables tribunaux britanniques » pourront trancher ces différends, a-t-elle répété vendredi devant la presse.

« Je ne vois pas comment la CJUE peut être exclue de l’accord », a estimé de son côté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« Il y a quelques différences » avec l’UE, a reconnu Mme May, ajoutant qu’elles seraient abordées par les négociateurs du Brexit. Michel Barnier, côté UE, et le ministre David Davis, pour Londres, ont officiellement lancé ces pourparlers cette semaine à Bruxelles. La prochaine rencontre est prévue le 17 juillet.

Le Premier ministre maltais Joseph Muscat, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE, a aussi fait part de ses inquiétudes, regrettant notamment que des différences de traitement entre ressortissants européens étaient prévues en fonction de la date de leur installation au Royaume-Uni.

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