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Après la Grèce, où auront lieu les autres tsunamis politiques européens ?

La volte-face politique de la Grèce était annoncée. C’est la première du genre cette année, mais probablement pas la dernière en Europe. Dans d’autres pays européens, des élections déterminantes prendront place dans les prochains mois. Des élections où on risque d’assister à l’avènement des partis non traditionnels pulvérisant au passage l’hégémonie des partis traditionnels et centristes. Passage en revue.

Dans son dernier rapport, le ThinkThank Economist Intelligence Unit annonce que l’année 2015 pourrait bien être celle du chaos politique en Europe. Il sous-entend par là que les coalitions nationales sans vrai clivage ont favorisé l’explosion des partis dits « non traditionnels » et ce aussi bien à droite qu’à gauche de l’échiquier politique. Une tendance que l’on a déjà pu constater à travers l’Europe lors des élections du 25 mai dernier. Toujours selon Economist Intelligence Unit, l’une des probables conséquences est qu’un trou géant va se former au coeur de la politique européenne, là où devraient justement se trouver les grandes idées de demain. Le succès de Syriza risque d’avoir un effet boule de neige sur les autres pays européens où des élections sont au programme de 2015. Notamment en France, au Royaume-Uni et en Espagne. Des pays ou le centre gauche et le centre droit jouent au jeu de la chaise musicale au plus haut niveau de pouvoir depuis des décennies. Des pays où les partis plus radicaux ont aussi le vent en poupe.

Allemagne: élections législatives locales à Hambourg (21 février) et Bremen (10 mai)

Beaucoup attendent les résultats obtenus par Alternative für Deutschland (AfD), qui est surtout contre l’euro et pour une politique d’immigration plus stricte. Le parti de Bernd Lucke a été créé en 2013, mais n’a pas obtenu assez de voix pour obtenir un siège lors des élections fédérales. Aux élections européennes de l’année dernière, il avait pourtant obtenu 7,1 % et lors des élections législatives locales du Brandenburg, du Thüringen et de la Saxe il atteignait les 10%. Le AfD prend surtout des électeurs au CDU d’Angela Merkel . C’est le SPD qui règne pour l’instant sur Hambourg, alors qu’à Bremen c’est une coalition qui regroupe le SPD et les Grünen qui est aux manettes.

Bernd Lucke
Bernd Lucke © Reuters

France : élections régionales le 22 et 29 mars

Le Front National était le plus important parti de France lors des élections européennes où il a atteint près de 25%. Si les élections présidentielles sont pour 2017, il y aura bien cette année des élections régionales le 22 et 29 mars. Elles agiront comme un véritable indicateur des forces en présence que sont le FN de Marine Le Pen, le parti socialiste de Hollande et l’UMP de Nicolas Sarkozy. Surtout lorsqu’on sait que la popularité de Hollande est au plus bas, malgré un léger sursaut suite aux attaques terroriste de début janvier.

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Finlande: élections parlementaires le 19 avril

Comment va se débrouiller le parti eurosceptique finlandais, l’ancien Ware Finnen ? Lors des dernières élections, le parti qui est dirigé par Timo Soini, a pris possession de 39 sièges sur les 200 que compte le parlement en atteignant un score de 19,1% . Devenant, du même coup, le troisième parti de Finlande, sans que cela lui ouvre les portes de la coalition. Celle-ci se compose du parti socio démocrate, des chrétiens démocrates, de la ligue verte et du parti populaire suédois. Mais la baisse de popularité de cette alliance pourrait faire le beau jeu du parti finnois. Même si, selon les derniers sondages, il était lui aussi en léger recul.

Timo Soini
Timo Soini© Reuters

Royaume uni: élections parlementaires le 7 mai

On s’attend à ce que ces élections soient parmi les plus serrées qu’ait vécu le pays. Selon la plupart des sondages, les conservateurs au pouvoir sont au coude à coude avec le parti du Labour. Les conservateurs du parti de David Cameron perdent surtout des plumes à cause du populaire UK Independence Party de Nigel Farage, mais Cameron essaye de récupérer des électeurs en utilisant une rhétorique plus sévère envers l’Europe et l’immigration. Les eurosceptiques de UKIP ont gagné l’année dernière les élections européennes au Royaume-Uni et ont conquis leurs deux premiers sièges à la House of Commons. Farage a déjà fait savoir qu’il était prêt à faire une coalition avec les conservateurs à la condition que Cameron concrétise le référendum sur l’adhésion britannique à l’Europe. A contrario, si le parti UKIP prend trop d’électeurs aux conservateurs, cela pourrait tourner à l’avantage du pro européen Labour.

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Danemark: élections parlementaires mi-septembre

2015 pourrait aussi être l’année de la percée pour le parti d’extrême droite Dansk Folkeparti, le parti populaire danois. Le cabinet de centre gauche du premier ministre Helle Thorning-Schmidt perd des points dans les sondages. Alors le parti populaire, qui, rappelons-le, est pour limiter l’intervention de l’Europe et un contrôle plus stricte au frontières, est accrédité de 21 %. Ce qui fait de lui de facto le plus important parti du Danemark.

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Portugal: élections parlementaires entre le 20 septembre et le 11 octobre

Ce seront les premières élections depuis 2011. Des élections qui eurent lieu seulement deux mois après que le pays ait demandé le soutien financier à l’Europe. La campagne sera donc en grande partie centrée sur les mesures d’économies introduites depuis. Le Bloc de Gauche est farouchement contre ces mesures d’austérité et espère connaître le même succès que Syriza. Le parti a, pour l’instant, 8 sièges au parlement. Nul ne sait prédire s’il en aura beaucoup plus à l’automne.

Espagne : élections parlementaires à la mi-décembre

Celui qui se rapproche probablement le plus de Syrisa est le parti espagnol Podemos (nous pouvons). Le mouvement dirigé par Pablo Iglesias n’a été créé que l’année dernière, mais a réussi à se propulser telle une comète au sommet. Si les élections se déroulaient demain, le parti raflerait la majorité des sièges du parlement. Le conservateur Partido Popular du premier ministre Mariano Rajoy suit avec seulement 10% . D’ici décembre, beaucoup d’eau va encore couler sous les ponts, mais il semble bien qu’une révolution soit en marche. La politique espagnole est en effet dominé depuis plus de trente ans par deux partis. Celui de centre gauche et celui de centre droit. Si Podemos conquiert Madrid, cela représentera une plus grosse épine dans le pied de l’Europe que la Grèce. L’Espagne est en effet la cinquième plus importante économie de l’Europe.

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