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A la Réunion, des badauds en quête de traces du Boeing 777

Le Vif

Des dizaines de badauds parcouraient vendredi matin la plage de la Réunion sur laquelle a été retrouvé un débris d’avion provenant peut-être du vol MH370, et ramassaient, en l’absence de tout périmètre de sécurité, des détritus, restes potentiels du Boeing 777 disparu en mars 2014.

Vendredi matin, un avocat du barreau de Saint-Denis, au nord de cette île française de l’océan indien, a ainsi trouvé sur le rivage un flacon de produit pour les cheveux au mode d’emploi entièrement rédigé en idéogrammes.

« C’est forcément un produit qui n’est pas destiné à la vente en France puisqu’il ne comporte aucune indication en français, ni aucune mention des normes CE (communauté européennes), ce qui est contraire à la réglementation française », confie Maître Philippe Creissen à l’AFP.

« En remontant du rivage avec mon 4X4 plein de bois rejeté par la mer, j’ai croisé des gendarmes et des policiers. Nous nous sommes gentiment dit bonjour, mais personne ne m’a rien demandé », observe-t-il.

Piétinée par les randonneurs habitués à fréquenter le parcours santé longeant le littoral, ainsi que par les dizaines de curieux et de journalistes qui affluent depuis mercredi, la zone où ont été retrouvés un débris d’aile et un morceau de valise n’a pas été sécurisée par les forces de l’ordre.

« Je suis venu tôt ce matin parce que je savais qu’il allait y avoir beaucoup de journalistes et personne pour les accueillir », lance Philippe Sidam, référent de l’association 3E. Ce sont les salariés de cette structure chargée du nettoyage du littoral de Saint-André (dans l’est de l’île) qui ont trouvé le débris d’aile mercredi ainsi que le morceau de valise jeudi.

– Une bouteille d’eau avec des idéogrammes –

Les membres de son association ont pris l’initiative de ratisser le bord de mer jeudi « pour voir si on trouvait des choses qui puissent permettre aux familles de faire leur deuil », explique M. Sidam. Ils sont les seuls à avoir entrepris ce ratissage.

Un hélicoptère de la gendarmerie, chargée d’identifier les débris d’avion, a survolé la mer à basse altitude jeudi après-midi et pendant quelques minutes vendredi matin, mais il n’y a pas eu de recherches au sol.

Vendredi matin, les salariés de l’association 3E ont récupéré un flacon de lessive estampillé « Indonesia, Jakarta ». « Je me suis dit, peut être que ça fait partie de l’avion », remarque Philippe Sidam . « Une bouteille de lavage pour le linge, c’était peut-être dans une valise ».

En l’absence de gendarmes sur place, il est allé lui-même déposer le flacon à la brigade de gendarmerie des transports aériens (BGTA), basée à 15 km de là à l’aéroport Roland Garros. Une bouteille d’eau minérale portant des idéogrammes a aussi été trouvée par d’autres témoins.

« Je ne comprends pas pourquoi les autorités n’ont mis personnes pour renseigner tous ces journalistes. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’il se passe quelque chose qui fait parler de La Réunion dans le monde entier », s’étonne Philippe Sidam.

Avec l’Afp

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