Ngyuen Phuong Hung © AFP

À Hanoï, le dernier maître du métal de la rue des forgerons (en images)

Le Vif

Aujourd’hui, la plupart des outils métalliques en vente dans les rues de Hanoï sont produits en masse – souvent en Chine ou avec des matériaux chinois moins chers – et les clients des boutiques de forgeron sont de plus en plus rares.

« Mon père a appris son métier avec son propre père – mon grand-père. Et il m’a toujours dit que si je devenais forgeron, je n’aurais jamais faim », explique Ngyuen Phuong Hung, 56 ans, dans le fouillis de son petit atelier.

C’est sous la domination française que la rue a pris le nom de « rue des forgerons » mais dès le XIXe siècle, les artisans y fabriquaient des pièces destinées à l’agriculture. Puis, petit à petit, ils ont basculé vers des pièces conçues pour les chemins de fer et les ponts.

Il y a encore quelques années, ils étaient nombreux mais leurs échoppes ont peu à peu été remplacées par des grossistes qui étalent leurs articles métalliques brillants.

« Ce travail demande beaucoup d’énergie », explique Nguyen The Cach. Agé de 71 ans, il est un ancien forgeron qui vient de quitter le métier pour ouvrir un magasin.

A quelques mètres de là, Ngyuen Phuong Hung travaille encore à l’ancienne: un bonnet, un simple T-shirt à manches courtes et des gants en laine, mais pas de lunettes ou de masques de protection malgré la chaleur des flammes.

« Les produits chinois ne sont pas aussi bons que les miens, je dois toujours ajuster et corriger les ciseaux chinois » pour des clients, affirme-t-il.

Ce que confirme Nguyen Thanh Trung, l’un de ses clients qui dirige une entreprise de construction: « La qualité des produits de Hung est bonne, ils sont solides et ne cassent pas ».

Pourtant, sa boutique va, elle aussi, fermer dans quelques années: son fils lui a déjà annoncé qu’il ne voulait pas reprendre.

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