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Accord de Paris: comment l’énergie fossile continue d’être financée par l’argent public

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le financement du charbon, du pétrole et du gaz venant des principales banques de développement atteint 5 milliards de dollars, et ce malgré la signature de l’accord de Paris.

Des milliards de dollars d’argent public ont été engloutis dans de nouveaux projets de combustibles fossiles par les six plus grandes banques de développement au monde. Les militants qui dénoncent ce financement demandent que cela cesse. Leur analyse révèle également que l’argent du contribuable donné à ce type de projets a été comptabilisé comme financement « climatique », note le Guardian.

Selon le rapport de Oil Change International (OCI), le financement de ces projets atteint un total d’au moins 5 milliards de dollars pour l’année 2016. Pour les explorations de nouvelles sources de gaz et de pétrole, ce montant aurait même plus que doublé durant cette année. Par ailleurs, le financement de l’énergie propre a lui aussi augmenté, de plus d’un tiers. « Malgré l’accord de Paris, les banques multilatérales de développement continuent de financer des milliards de dollars dans des projets liés au pétrole, au gaz et au charbon », confirme Alex Doukas, de Oil Change International. « Ils utilisent des ressources publiques relativement rares qui doivent être utilisées de manière aussi stratégique que possible, si nous voulons avoir une chance d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris. S’ils veulent vraiment aider les gens à sortir de la pauvreté, les banques financées par le contribuable ne peuvent plus financer la destruction climatique. Ils doivent cesser de financer les combustibles fossiles ».

Un autre rapport, du think tank sur le changement climatique E3G, suggère que certaines banques de développement ont accordé des niveaux de financement similaires aux énergies fossiles et aux énergies propres au cours de ces dernières années. « Les banques de développement doivent faire davantage pour rendre leurs investissements plus verts. Dans un premier temps, les banques devraient s’engager à mettre fin au financement de projets liés aux combustibles fossiles. De toute évidence, l’exploration de ces ressources n’est pas conforme aux objectifs de l’accord de Paris – nous avons déjà suffisamment de combustibles fossiles pour dépasser les 2°C de réchauffement climatique », déclare Helena Wright, de E3G. En effet, les scientifiques ont déjà démontré en 2015 que pour rester en deçà de cette limite, fixée par l’accord climatique signé par 195 pays, la plupart des réserves de combustibles fossiles ne devaient pas être exploitées.

Les différentes banques de développements ont réagi à ces rapports, en contestant leurs résultats et en soulignant davantage leurs investissements dans les énergies renouvelables.

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