Pollution de l’air: Frémault dit comprendre l’inquiétude des Bruxellois

Alors qu’environ 200 personnes ont protesté samedi contre la mauvaise qualité de l’air à Bruxelles, la ministre régionale de l’Environnement, Céline Frémault (cdH), dit « comprendre l’inquiétude des Bruxellois » et rappelle les mesures prises par le gouvernement, parmi lesquelles la mise en oeuvre d’une zone de basses émissions, prévue en 2018, devrait « permettre d’améliorer rapidement la qualité de l’air », indique-t-elle dans un communiqué.

Outre l’adoption en novembre dernier du seuil d’information de 50 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m³), à partir duquel la population doit être avertie et peut agir en adaptant son comportement, le gouvernement s’est engagé à travers le « Plan Air Climat Energie », approuvé en juin 2016, à mettre en place dès 2018 une zone de basses émissions permanente, dont seront bannies les voitures les plus polluantes, sur l’ensemble des 19 communes bruxelloises.

« Cette mesure va permettre d’améliorer rapidement la qualité de l’air. Mais il faut comprendre que sa mise en place nécessite un peu de temps. De même, il faut comprendre que pour assurer l’adhésion de l’ensemble des Bruxellois, il est primordial qu’elle soit graduelle et permette à chacun de s’adapter », affirme Céline Fremault.

Concrètement, la mise en oeuvre de cette zone de basses émissions devrait débuter en 2018 avec l’interdiction des voitures affichant la norme Euro 1 et inférieure. Les voitures Euro 2 seront bannies à partir de 2019, Euro 3 en 2020, Euro 4 en 2022 et Euro 5 en 2025.

Des mesures ont également été prises pour une meilleure performance énergétique des bâtiments via les primes énergie et les prêts verts qui ont été élargis, souligne encore la ministre.

Cela étant, « la qualité de l’air doit être abordée également de manière sérieuse par le niveau fédéral de qui on attend des propositions en matière fiscale, notamment pour encourager la mobilité douce, le vélo, le train, etc. », conclut-elle.

200 manifestants

Quelque 200 personnes, rassemblées à l’initiative du collectif citoyen Bruxsel’AIR, ont protesté ce samedi dans les rues de la capitale contre la pollution de l’air aux particules fines. « Nous voulons faire prendre conscience au grand public de l’ampleur et de la gravité de la situation », ont affirmé les organisateurs, qui dénoncent « l’immobilisme des décideurs politiques en la matière ».

Actifs depuis 08h30, une centaine de militants ont affublé plusieurs statues de masques anti-pollution aux quatre coins de la capitale, avant de rejoindre les autres sur la place Royale vers 13h00, où un grand rassemblement était prévu autour de la sculpture en bronze de Godefroid de Bouillon.

Certains agitaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « La pollution nous pompe l’air », « Pollution de l’air: agir, pas négocier » ou encore « Fresh air for the Bruxsel’AIR »

Les particules fines (PM10), ces micro-poussières en suspension dans l’air dues notamment à la combustion industrielle, aux moteurs automobiles et au chauffage urbain, peuvent pénétrer à l’intérieur des poumons et entraîner un risque accru de cancers, d’asthme, d’allergies et de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires.

Selon la Cellule interrégionale de l’Environnement (Celine), à Bruxelles, la concentration de ces particules dans l’air a franchi à quatre reprises – parfois pendant plusieurs jours consécutifs – le seuil d’information de 50 microgrammes par mètre cube d’air (µg/m³), à partir duquel la population doit être avertie et adapter son comportement, comme ne pas pratiquer d’activité physique prolongée en plein air. Depuis qu’il est entré en vigueur en novembre 2016, ce seuil a également été dépassé trois fois en Région wallonne et cinq fois en Région flamande.

Le seuil d’alerte, établi à 70 µg/m³ et donnant lieu aux limitations de vitesse, n’a lui plus été franchi depuis 2014, précise l’organisme en charge de surveiller la qualité de l’air.

Pour le collectif Bruxsel’AIR, les autorités tardent toutefois à mettre des réponses adéquates en place. « Il faut des mesures structurelles qui nécessitent une action coordonnée des différents niveaux de pouvoir », insistent les organisateurs de la manifestation. Ces mesures consistent, selon eux, en la mise en oeuvre d’un péage urbain à Bruxelles, de la fin des subsides accordés aux voitures de société, de l’interdiction des véhicules Diesel ou encore de l’amélioration des transports en commun et des infrastructures pour la mobilité active.

Selon les chiffres de l’Agence européenne de l’Environnement, chaque année près de 500.000 décès prématurés sont liés à la pollution de l’air en Europe, dont 12.000 en Belgique.

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