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Marc-Jean Ghyssels :  » mon rôle, c’est de ramener le calme et d’essayer de savoir ce qui s’est passé »

Le Vif

En tant que Pouvoir Organisateur de l’école communale des 7 Bonniers, à Forest, le bourgmestre Marc-Jean Ghyssels est montré du doigt par les parents d’élèves sur la gestion calamiteuse de sa communication sur un dossier de moeurs. Interview.

Les parents vous reprochent de ne pas les avoir informés du danger que couraient leurs enfants en allant à Palogne, ni de les avoir informés après. On aurait pu demander aux parents d‘être vigilants, non ?

Marc-Jean Ghyssels : En tant que Bourgmestre, quand j’ai connaissance des faits, que les faits sont passés, que les enfants sont revenus, je n’ai pas à commencer à jeter la panique, alors que de toute façon, si les faits sont avérés, ou si les faits ont été ou sont confirmés, c’est dans une période qui est passée. Donc il n’y a pas de risque au moment où les enfants reviennent.

Vous ne pouviez pas agir en fonction du scénario du pire, ce qu’on appelle le principe de précaution, pour ne pas prendre de risque ?

Au 1er février, il n’y a plus aucun enfant en danger, si tant est qu’il y en ait eu un moment, puisqu’ils sont tous à l’école. Donc on les observe. Après le retour, la médecin du Service de Promotion de la Santé à l’Ecole (SPSE), à l’occasion des visites médicales habituelles, mais avec une attention particulière, a examiné les enfants. La PMS est passée dans ce qu’on appelle le « coin salon » où elle a observé, plus qu’à l’accoutumée, les enfants qu’elle connaissait pour voir s’il y avait des comportements anormaux.

N‘était-ce pas légitime pour les parents d’avoir le droit de savoir pour pouvoir eux aussi observer leurs propres enfants ?

C’est leur droit de savoir, quand les faits sont avérés. Ce que je voulais éviter, c’est ce qui se passe aujourd’hui dans cette école. Aujourd’hui, il y a une telle psychose qu’il y a même des enfants qui ne sont absolument pas concernés qui ont peur d’aller à l’école. Il y a des enfants et des enseignants qui sont malheureux tous les jours, il y a une directrice sur laquelle on met une pression incroyable, toujours sur base d’une rumeur. Parce qu’il y a une vingtaine de gens qui essaient tous les jours de jeter de l’huile sur le feu au lieu d’aller à l’apaisement. Moi, mon rôle, c’est d’essayer de ramener le calme et d’essayer de savoir exactement ce qui s’est passé.

Pourquoi avoir envoyé, il y a une semaine, une lettre d’avocats ?

On me demande, quand j’ai des informations, de les faire parvenir aux parents. Comme j’ai des avocats qui m’écrivent quel est l’état du dossier : en résumé, qu’il est vraisemblable qu’il n’y ait pas de fait gravissime qui se soit produit. Je dis donc de communiquer l’information puisqu’on me demande de communiquer. Et là, on me fait le reproche d’avoir communiqué cette information de manière laconique.

Vous avez utilisé le cartable des enfants pour communiquer alors que vous êtes en conflit avec les parents. Vous avez demandé conseil avant de faire ça ?

Quand il y a une communication qui est faite de la direction vers les parents, ça se fait toujours par le même canal. C’est comme ça que ça fonctionne. Je ne gère pas une école, mais au quotidien, les avis passent par les journaux de classe.

Il s‘agit d’une lettre d’avocats adressée au Collège et signée par les meilleurs pénalistes de Bruxelles, dont la photocopie a été envoyée aux parents, via les enfants. Vous avez conscience que tous les enfants y ont eu accès, en ont discuté dans la cour de récréation ?

Je ne l’adresse pas aux enfants, ce n’étaient pas les instructions. Elle est passée par les cartables, comme tous les avis. Le dernier avis qui y est passé contenait toutes les mesures que nous avons agréées d’un commun accord avec le Délégué Général aux Droits de l’Enfance et l’Association des Parents. C’est le même canal, à la demande de tout le monde.

Un enseignant d‘une école de Forest a eu un problème avec des enfants en 2011. Est-il encore en contact avec des enfants ?

Il a été suspendu.

Depuis quand ?

Je ne vais pas rentrer dans les détails, c’est un dossier individuel. Il faut respecter les droits de la défense.

Propos recueillis par Hughes Belin

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