Maggie De Block, ministre de la santé et des affaires sociales (Open VLD). © BELGA/Thierry Roge

Maggie De Block veut « réinventer l’hôpital à la mesure du patient d’aujourd’hui »

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block a présenté vendredi un plan en dix points pour le financement des hôpitaux et la réforme du secteur, fondé sur des réseaux et visant plus d’efficience et de qualité.

« Les besoins de nos patients ont évolué, car les personnes âgées et les maladies chroniques sont de plus en plus nombreuses », a souligné la ministre.

Le plan s’appuie sur l’accord de gouvernement. Entre décembre 2014 et janvier dernier, Maggie De Block s’est aussi entretenue avec huit organisations coupoles d’hôpitaux, les mutualités et les associations de médecins pour enrichir le document.

La réforme du financement des hôpitaux veut avant tout offrir plus de qualité au patient, sans toutefois faire des économies, a-t-elle rappelé. Le plan vise entre autres la suppression progressive des lits non utilisés et une durée de séjour écourtée.

L’hôpital doit « être réinventé à la mesure du patient d’aujourd’hui (…) et devenir un centre d’expertise médico-technologique où le diagnostic est posé pour le patient et où le patient est traité. Il ne s’agit plus d’une simple maison avec des lits ». C’est pourquoi la réforme mise sur la création de réseaux entre hôpitaux universitaires, hôpitaux de référence et hôpitaux de base. Au sein d’un réseau, le patient pourra trouver les soins les mieux adaptés. « Certains groupes de pathologies seront concentrés au sein d’un réseau et les hôpitaux passeront des accords sur la répartition des tâches », ajoute Maggie De Block. La technologie onéreuse sera également attribuée à un réseau et pas à l’hôpital.

Financement en fonction du type de soin

Le nouveau système de financement se base encore sur trois « clusters », en fonction du type de soin. Tout d’abord les soins à faible variation, soit des interventions devenues « standard » (opération de l’appendice, prothèse, etc.), avec un prix défini au préalable. Viennent ensuite les soins à variation moyenne, pour lesquels des complications peuvent intervenir. Le budget pour ces soins sera réparti entre hôpitaux en fonction du nombre et de la nature des patients ainsi que de la lourdeur des soins. Enfin le troisième groupe reprend les soins à forte variation, avec une imprévisibilité importante. Le financement de ces interventions très compliquées sera davantage « basé sur les soins justifiés réellement dispensés ».

La réforme passera également par une diminution des charges d’enregistrement. Il est notamment prévu que les enregistrements soient rationalisés entre les différents services des administrations fédérales et avec les entités fédérées, pour « éviter que les données du patient soient enregistrées plusieurs fois inutilement ».

Le médecin conservera par ailleurs son mot à dire sur l’honoraire, mais davantage de transparence sera introduite entre les deux parties de celui-ci, afin de savoir à combien se monte le professionnel (soit l’acte médical) et les frais de pratique. Il restera aussi impliqué dans les décisions relatives à l’affectation des moyens et la gestion médicale de l’hôpital.

« Il s’agit de conserver les points forts actuels du système », comme la vaste offre de soins, la proximité et une grande accessibilité, et « éliminer les points faibles », tels que la charge administrative pour les hôpitaux ou la fragmentation des soins, a déclaré Mme De Block. Elle précise encore que la vision de cette réforme dépasse le cadre de cette législature, et mise sur une dizaine d’années pour sa finalisation.

Le plan d’approche, mis en place progressivement, sera détaillé à la commission Santé publique de la Chambre le 28 avril.

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